De mauvais augures nous prédisent périodiquement la disparition de ce particularisme culturel qu’est la chanson française. Elle aurait été successivement : tuée par les Yé-yés, balayée par la langue anglaise, déstructurée par les rappeurs… Ainsi seraient donc perdus à tout jamais les chansons réalistes du siècle de Berthe Sylva, les refrains engagés d’un Béranger ou d’un Ferrat défendant le prolo, les rimes riches si chères à Brassens ou les truculentes loufoqueries langagières d’un Bobby Lapointe… Et bien non, Messieurs les fossoyeurs, la chanson française n’est pas morte. Tout cela est toujours bien vivace et les talents d’aujourd’hui nous composent des bijoux qui sont autant d’hommages à leurs grands prédécesseurs. Mieux ! Enrichi d’un si prestigieux patrimoine, l’un d’eux parvient à synthétiser toutes les valeurs de ses maîtres en un seul texte. Je vous en livre la teneur :
Elle est vraiment super La caissière du Super
Elle bosse pour le Boss, Pour les beaux yeux du Boss Elle bosse…
Elle bosse pour son gosse Pour les beaux yeux du gosse Elle bosse…
Les caméras ne se lassent pas d’enregistrer les petits travers de la caissière du super…
Elle bosse pour la banque Pour les beaux yeux de la banque…
Elle bosse pour la bouffe, Pour la bouffe de son gosse, Elle bosse…
Elle est vraiment super La caissière du Super !
C’est signé Arthur H. et ce n’est pas encore dans les bacs que déjà ça mérite haut-la-main l’inscription au palmarès de la Chanson Hon chez Philippe Meyer !
Arthur ! Change de crèmerie ! ou « La guerre des enseignes »
J’étais loin de me douter que la caissière de grande surface suscitait autant de fantasmes… Hélène me le fait remarquer en me signalant que l’hôtesse de caisse de chez Leclerc aurait d’autres talents que la pleurnicheuse du supermarché d’Arthur !
Le clip est fidèle à la chanson. Il est très hon lui aussi.