Ma longue promenade pédestre de ce jour a commencé par la rue Drouot. L'hôtel des ventes Drouot ne fait pas son âge. Inauguré en 1852, il a été modernisé entre 1976 et 1980. Je jette un œil sur ses 16 salles de vente où les enchères tournent à plein régime.
De l'autre côté de la rue, le café Drouot, bondé, m'offre sa dernière table libre, coincée entre le mur et le bar. En sortant de l'établissement, steak-frites avalé, j'aperçois dans le lointain la coupole du Sacré-Cœur. Courage, mes jambes, on y va !
Rue Drouot, rue du Faubourg-Montmartre, un petit morceau de rue Saint-Lazare, rue Notre-Dame-de-Lorette, place Saint-Georges. Arrêt-souvenir.
Vu la Maillan au Saint-Georges. Le théâtre Saint-Georges est le seul théâtre privé (je suis allé plusieurs fois au TNP de Chaillot) où j'ai mis les pieds pendant mon séjour parisien du début des années 60. En 1964, mon père nous y avait conviés à une représentation de « Croque-Monsieur », une comédie à succès de Marcel Mithois, avec Jacqueline Maillan, Hubert Deschamps, Henri Virlogeux, Jacques Dynam. Cette invitation m'avait surpris, car je ne le croyais pas intéressé par les pièces de boulevard. Et je fus interloqué quand au sortir du théâtre, il porta ce jugement sévère : « C'est bien, mais ça ne vaut pas du Marcel Achard ».
Rue Notre-Dame-de-Lorette (suite), rue Pierre-Fontaine, place Blanche, et la tortueuse rue Lepic. Monte-la et tu verras Montmartre !
Nos répétitions au conservatoire Maubel. Pause-souvenir, rue de l'Armée d'Orient, devant le théâtre M. Galabru. Le théâtre Montmartre-Galabru était autrefois le conservatoire Maubel. C'est ce que j'ai découvert récemment (mon commentaire sous l'article du 23/11/2010). Une des troupes dont je faisais partie y avait répété pendant quelques mois ses spectacles de poésie et la pièce « Lermontov » dont j'avais le rôle-titre, que nous avions jouée ensuite au théâtre Mouffetard. L'auteur de cette pièce, Pierre Esperbé, était employé des Postes. Il habitait près de la place Clichy. Je ne le reconnais pas dans les photos du Pierre Esperbé trouvées dans une recherche sur google. Mais la coïncidence est troublante : celui-là est présenté comme auteur de romans, de pièces, de poésie et comme animateur, pendant de nombreuses années d'une émission de chansons et de poésies françaises sur Radio-Aligre. Il est décédé en 2009. Et si c'était lui…
Passage devant le Moulin de la Galette, court séjour sur la place du Tertre, couverte par les terrasses de café et entourée par des peintres qui portraitisent à la demande. Plus loin, traversée des allées d'une manifestation commerciale, le Parcours du goût, pour atteindre enfin le grand escalier devant le Sacré-Cœur. Vue imprenable sur Paris. Entré pour la première fois dans la basilique.
Pas retrouvé le piano-bar. En descendant la butte, je cherche à retrouver à mi-pente un petit piano-bar, qui était tenu par un certain Fernand (ou Ferdinand) Guyader (ou Le Guyader), originaire du Morbihan. où mon père m'avait emmené un soir. Je ne sais d'où il le connaissait. Le patron était aussi l'artiste, accompagnant lui-même son tour de chant au piano. Pas trouvé trace du piano-bar.
Le théâtre à Dullin. En bas de la Butte, le théâtre de l'Atelier se dresse sur la place Charles-Dullin, où j'arrive maintenant. C'est justice, car cette scène ne prit son essor qu'en 1922, un siècle tout juste après son inauguration, quand le grand acteur en fut nommé directeur artistique.
L'après-midi se termine. Il est temps de prendre le métro, place Clichy.