Drive : Expression anglo-saxonne utilisée pour décrire un concept de distribution conçu pour le déplacement du client en automobile. À l’origine le « drive » [« conduire » en anglais] consiste à permettre au consommateur de faire ses achats sans avoir à quitter son véhicule. (source : e-marketing.fr)
Bien qu'à pied, je me suis donc senti autorisé à aller chercher dans ce magasin des cartouches d'encre pour mon imprimante. Comme ce genre d'articles ne fait pas partie de leurs fournitures, je m'apprêtais à ressortir bredouille quand la caissi personne chargée de la caisse m'a interpellé :
« La sortie, c'est par l'entrée ! »
Elle voulait parler de la sortie « sans achat », bien sûr !
Et (les Lyonnais comprendront) comme disait la Mère Cottivet quand elle invitait sa commère Mâme Craquelin à venir tailler une bavette dans sa loge : « En descendant, montez donc ; vous verrez le petit, comme il est grand ! »
COVID au p'tit dèj… Statistiques à chaque bulletin d'info… Seringues en gros plan au JT de 13 h… avec curetage de narines enfantines pour faire bonne mesure… Écrivains-médecins médiatiques beaux-parleurs aux programmes d'avant le 20 h… Ouverture des journaux de 20 h sur, au choix, l'efficacité des masques ou les turpitudes du télé-travail, reportages à répétition sur l'encombrement des Urgences avec l'inévitable retournement de patient (à la la une, a la la deux, à la la trois !), et, jusqu'à point d'heure, sur les chaînes « bla-bla », polémiques sans fin entre les pro-trucs et les anti-machin…
Marre du gavage !
« Ah laissez-moi respirer, ah laisser moi respirer ! »
J'en appelle à toutes les hautes personnalités siégeant dans les « hauts » quelque chose (Hauts comités… Hautes commissions… Hauts conseils…), enfin j'en appelle à toutes ces altesses, pour qu'on relâche un peu la pression. Qu'elles usent de leur influence afin que, par exemple, l'on consacre une seule chaîne de la TNT et une seule station de radio à la Covidomania. Ces chaînes dédiées (j'aime bien cette envahissante traduction approximative du « dedicated » anglais…) émettraient 24h/24 sur le sujet sans qu’on ait l’obligation de supporter leurs fastidieux verbiages péremptoires ! On pourrait ainsi nous lâcher un peu la grappe sur le reste des média… où l'on se contenterait, comme pour la météo, d'un bulletin bi-quotidien confié à une avenante Covidette pourvue des galbes nécessaires et suffisants pour atténuer les effets anxiogènes générés par ses tristes pronostics…
La Chanson du Dimanche m'a conduit à beaucoup farfouiller sur Google pour sélectionner la belle américaine qui servirait à l'illustration… Parmi les centaines de carrosseries délirantes offertes à mon choix se trouvait celle-ci :
Je vous la livre pour commencer cette semaine tout en rondeurs, non sans remarquer que la chaste et puritaine Amérique presbytérienne s'attachait, déjà en 1953, bien avant les injonctions de « Me too », à mettre en avant (tout en avant) les qualités reconnues à la femme : douceur et sensibilité…
Quelque part entre 1952 et 55… De temps en temps la voix d'Édith Piaf, éraillée par une sono braillarde rafistolée sur une « belle américaine » sans doute rescapée de la caravane du Tour de France, venait rameuter les gamins dans la cour des immeubles pour vendre des bonbons…
Reconstitution de mémoire
À l'arrière de la bagnole avait été bricolée une plateforme sur laquelle une plantureuse poutrône était censée appâter le chaland, tandis qu'au volant un type patibulaire, sourcil ombrageux et moustache tombante se chargeait de la sono (il ne jouait jamais que cette unique chanson) et d'encaisser les picaillons… Cette chanson – bien antérieure à l'époque « Me too » – collait parfaitement à leurs personnages…
Dans le temps, on l'appelait « l'homme de la rue »… Ça désignait Monsieur Tout-le-monde, un gus, un mec, un zig moyen, un péquin lambda, voire un minus habens… Aujourd'hui, ce gonze, que je qualifierais de « cible privilégiée des micros-trottoirs », se caractérise, entre autres, par l'indigence de son vocabulaire… Et pourtant… Les gens de média qui le pourchassent en font un maximum pour l'élever dans la pratique de la nov-langue pseudo savante de l'époque… Ainsi, l'autre matin, on nous parlait dans le poste de : « la nécessité d'une structure pour déconstruire et sublimer cette problématique dans l'immédiateté… »
Mais qu'est-ce qu’elle nous baragouine, cette intello matutinale, égarée sur une radio généraliste ?
On n’en pige pas une broque ! Moi, je vous le bonis recta : je kiffe plus la jactance de la strass chère à Carco, Audiard ou San-Antonio qui, pour vertement imagée qu'elle soit, permet au moins d'entraver de quoi qu'on cause !
Ouf ! Ça fait du bien de se lâcher un peu et de revenir au temps des Colonies de vacances où, libéré de la tutelle parentale, on pouvait se hasarder à entonner les chansons les plus paillardes de notre répertoire !
Le Mot du Jour d'hier « Le Monde du Théâtre » mérite un complément d'information. Le théâtre en question n'est, en fait, qu'un Cirque, ou, pour être encore plus précis qu'un Hémicycle : celui de l'Assemblée Nationale au Palais Bourbon. La Troupe de ce Théâtre se divise en deux clans : les Pros et les Antis. Un thème de représentation récurrent : voter une loi.
Chacun des acteurs de la Troupe a des engagements sur d'autres scènes : salles des Fêtes municipales, Arènes départementales, théâtres des Régions ou encore quelques Scènes subventionnées ou pas : BFM TV, C News, RMC, RTL, et toutes les radios publiques et privées…
Si bien que, pour se produire au grand complet, la Troupe n'a d'autre solution que de donner des représentations de nuit, fort heureusement bien rétribuées… (ou, subtilité de la langue française : heureusement, fort bien rétribuées…)
C'était le cas, cette nuit de lundi à mardi dernier où devait être discutée, puis adoptée, cette loi sur le passe vaccinal qui a déjà fait beaucoup parler.
A priori, au vu des forces en présence sur l'échiquier politique, c'aurait dû être une formalité pour les « Pros » de faire entériner ce texte en deux coups les gros. Une salve d'estocades, deux, trois coups bas et l'affaire était in-ze-pocket…
D'autant plus que, mis à part les ténors de leur groupe destinés à donner un souffle épique au débat tant annoncé, les « Antis » n'étaient présents dans les travées qu'en rangs clairsemés…
Ils jouaient là le fameux « coup du rideau » : au moment du vote, surgis de nulle part (comme de derrière un rideau*…) toute une meute d'« Antis » qu'on imagine rigolards, venait jouer du bouton de vote « Contre » !
Les « Pros » pourtant théoriquement majoritaire devaient se résoudre à concéder la suspension des débats… Mais ce ne sera bien sûr que partie remise…
*en fait, alertés par un des figurants « infiltrés », ils arrivaient sans doute des restaus huppés d'alentours ou d'hôtels très particuliers de l'arrondissement que la légende persiste à faire croire très appréciés de la gent parlementaire provinciale… Mais cela relève pour de bon du vaudeville…
P.S :Ludo, un Frère (du chemin) de la Côte, me fait remarquer que Charline lit le Mot du Jour :
Au vaudeville* de l'Assemblée Nationale, ils appellent ça "Le coup du rideau" 🛈Quand ils sentent qu’ils ont une chance d’être majoritaires, ce qui est rare, les députés de l’opposition arrivent en nombre pile au moment du vote pour mettre en minorité la majorité. La technique tire son nom des grands rideaux rouges disposés aux deux entrées de l’hémicycle.
Les représentations ne se donnent que nuitamment.
*Un vaudeville est une comédie sans intentions psychologiques ni morales, fondée sur un comique de situations.
On me fait remarquer que le Mot du Jour avait déjà fait ses choux gras du gratin viennois se laissant aller à s'encanailler au final du Concert du Nouvel an. C'était au 1er janvier 2014…
Pendant le Concert du nouvel an donné au très académique Musikverein de Vienne, Daniel Barenboim règle la cadence alors que le public, perdant toute retenue, rythme Johann Strauß en claquant dans les mains sur la « Marche de Radetzky ».
Une fois (et c'est la première) n'est pas coutume et, en ce début d'année, j'ai pris deux résolutions (paraîtrait que c'est de saison…)
1 – Je ne vous brouillerai plus la lecture avec les hypocrites fanfreluches de l'orthographe inclusive. 2 – Je ne sacrifierai plus à l'absurde rituel magique qui veut que chaque début d’année l'on souhaite « de tout cœur » toutes les meilleures choses du monde et même pire, avec plein de guimauve autour, à tout ce qui présente une joue réceptive à une distraite succion labiale, covidée ou pas…
Je me contenterai désormais d'un message en forme de gag jouant sur le thème « bilan et perspectives » pour vous témoigner de mon affection à travers les aléas de toute une année… et de celle à venir !