« Plus ça change, plus c’est la même chose »
Jack London a écrit ce roman en 1906, juste après que la première révolution russe a été noyée dans le sang. Il est hanté par cet échec. Il le devine : malgré leur apparence civilisée de démocrates respectables, les capitalistes n’hésiteront pas, eux non plus, à recourir à la force pour garder le pouvoir. Il voit venir le fascisme bien avant les fascismes. Il voit comment, issus de la concurrence, les trusts (appelés aujourd’hui “multinationales") tuent la concurrence, accaparent le pouvoir, façonnent une nouvelle oligarchie. Il décrit ce que seront les sociétés totalitaires : les médias sous contrôle absolu; les “castes syndicales” achetées pour étouffer toute rébellion ouvrière; la classe moyenne réduite au rang de nouveau prolétariat.
…
Malgré ses faiblesses, ce livre d’anticipation politique (…) subjugue : à le lire on ne cesse de trouver des concordances avec notre époque (…). Et cela fait un siècle que ça dure…
Extraits de l’article de Jean-Luc Porquet
dans “Le Canard Enchaîné” - 09/11/16
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