Hmmm…
En mars 2019, le Mot du Jour mettait en vedette la « verrine » qui déferlait alors sur nos tables. Aujourd'hui, voyons un peu quel genre de truc on peut trouver dans ces godets…
C'est un truc blanc, mou, sans saveur, sans odeur, qui déferle sur tous les continents. Ça a commencé dans les pizzerias. Les pizzerias ont contaminé les restaurants de plage voisins, et puis, comme une turista géante, ça s'est étendu à tout ce qui ressemble à une cantine.
Cherche bien ! Dans ta salade, t'as forcément un bout de mastic blanc qui se planque derrière une tomate cerise (la tomate cerise : une autre plaie !)
Les connaisseurs diront qu'il ne s'agit pas là de la vraie mozzarella di bufala italiana ! Mais les connaisseurs, hein… Le dernier humain à avoir mangé de la véritable mozzarella n'a pas pu laisser de témoignage écrit, parce que l'écriture n'avait pas encore été inventée.
Pourquoi ça marche ? Pourquoi personne ne balance ces rondelles de tristesse au caniveau quand elles échouent sur la table ? Aurait-on peur de la mafia de la mozzarella ? Si tu refuses de mâcher ce chewing-gum qui ne fait même pas de bulles, le faux serveur italien te filera-t-il un coup de surin ? Même pas.
La mozzarella, ça plait justement parce que ça n'a le goût de rien. Ce qui n'a aucun caractère ne peut heurter personne. C'est blanc, c'est donc propre. C'est mou, ça ne fatigue pas les mandibules. C'est tellement rien que pas un consommateur ne songe à s'énerver contre. La mozzarella, si tu veux savoir, c'est un bout de néant qui a figé…
Je crois que vous en serez d'accord, il faut incendier les usines à caoutchouc qui produisent la mozzarella avant qu'une marée blanche n'asphyxie la planète.
D'après "Mort à la mozzarella"
Les fatwas de Charb - 2014
vues | | Partager sur : | |