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Sur le trajet Monestiés-Castelsarrasin, à peu près à mi-chemin, se dresse Bruniquel. Ce village, lui aussi classé parmi les plus beaux de France, s'agrippe à une colline. Un château rendu célèbre par le film « Le Vieux fusil » le domine. Mais ce n'est pas en tant que cinéphile que je suis attaché à Bruniquel. C'est parce que se trouve à proximité une grotte préhistorique chère à mon cœur. Aujourd'hui, pour le repas de midi, j'ai fait étape juste en dessous d'elle, au pied de l'escarpement rocheux où elle est aménagée.
J'ai bien envie d'en tirer prétexte pour raconter comment est née ma passion pour nos lointains ancêtres et comment cette grotte, témoin de leur existence, a fait irruption dans la mienne un beau jour d'été. Si vous êtes pressés, ne lisez pas la suite : je crains d'avoir été un peu long !
Nuit blanche
Mon amour pour la préhistoire naquit très précisément à Castelsarrasin, au milieu des années 50, le soir que Costa, un ami de la famille, m'apporta deux livres sur le sujet en me disant sobrement : « Demain matin, on va chercher des pierres. On t'emmène ». Les pierres en question n'étaient rien moins que des outils préhistoriques. Leur récolte dans les champs n'était pas encore interdite. Piètre lecteur d'ordinaire, hors bandes dessinées, je dévorais les deux bouquins d'un trait, m'offrant une de mes premières nuits blanches. Quand la voiture arriva, au petit jour, j'étais prêt.
Bizarrement, moi qui pourrais marcher sur un parterre de champignons sans les voir, j'étais assez bon dans l'identification des haches, racloirs, poids de filet, coups-de-poing (aujourd'hui appelés bifaces) et autres ustensiles. De sorte qu'au fil de nos expéditions, à un endroit pour le paléolithique (pierre taillée), à un autre endroit pour le néolithique (pierre polie), je m'en constituais vite une belle collection, disparue depuis dans les aléas de l'existence. Je me remémore le sourire narquois du pépé de Castel quand nous lui montrions nos « cailloux ». Il y voyait davantage l'œuvre du soc des charrues que de la main de l'homme.
Une journée dans la préhistoire
À peu près dans les mêmes années, mon père, Étienne, et un de ses copains, Michel, décidèrent pour préparer un concours de s'isoler une semaine dans une… grotte préhistorique mise à leur disposition par son propriétaire, un certain M. Brousse, de Montauban. Ma joie quand ils me proposèrent d'y passer la première journée avec eux et mon excitation dans la voiture qui nous emmenait à Bruniquel, je m'en souviens comme si c'était hier. J'imaginais un tunnel obscur sous la montagne et je ne comprenais pas comment on pouvait y vivre, de nos jours. Ma surprise en fut d'autant plus grande. Nous avons traversé l'Aveyron dans la barque du passeur puis emprunté le chemin de terre longeant la rivière à sa gauche et la montagne à sa droite. Au bout de 200 ou 300 mètres, nous étions sous l'objectif, qui me parut situé à une hauteur himalayenne, du haut de mes 11, 12 ans.
En réalité, la grotte Brousse s'ouvre au flanc d'une paroi rocheuse, à 6 ou 7 mètres au dessus du sol. On y accède par un « escalier » à la pente proche de la verticale, fait de grosses pierres sommairement posées. Elle se compose d'un porche, d'une chambrette qui donne sur une terrasse à ciel ouvert où débouche une autre petite cavité, la cuisine. La terrasse est dotée d'un parapet de pierres sèches, d'un évier, d'un four, d'une table, le tout en pierre et maçonnerie et de construction plus récente. Je n'oublierai jamais cette expérience singulière d'avoir été un jour un garçon préhistorique.
J'ai retrouvé « ma » grotte
Le jeudi 16 juillet 1998, lors d'une énième balade dans ce Tarn-et-Garonne montagnard qui offre, à quelques kilomètres de Montauban, un surprenant dépaysement, je me suis mis à la recherche de ma grotte. Je l'ai trouvée, malgré les changements intervenus dans son environnement. Le chemin de terre est devenu une route dûment goudronnée que l'on atteint en franchissant un pont, à quelques centaines de mètres en aval de l'endroit où traversait la barque du passeur de ma jeunesse.
J'ai parlé de ma découverte à mon cousin Alain. Il connaissait, lui aussi, la grotte Brousse, mais contrairement à moi il ne l'avait jamais perdue de vue. Une expédition en famille fut décidée pour le surlendemain.
Près de quarante ans après…
Le samedi 18 juillet 1998, vers midi, Alain, ses enfants Angélique et Fabien et moi-même, gravissions l'« escalier ».
Nos femmes, Nicole et Maryse, avaient préféré rester en bas.
En se payant le culot de pousser la porte sous le porche, ce que je n'aurais peut-être pas pensé ou osé tenter, Alain m'a fait un beau cadeau. Elle n'était pas fermée à clé. Plus de 40 ans après ma première visite, je retrouvais la chambre, la terrasse, la cuisine. Seuls manquaient dans la chambre les deux lits et sur la terrasse la poulie qui servait à hisser le panier de victuailles au retour des courses au village. La vue plongeante sur l'Aveyron était maintenant en partie masquée par les arbres mais le spectacle restait magique.
Courrier à la mairie de Bruniquel
Rentré en Bretagne, j'ai écrit au service du cadastre de la mairie de Bruniquel pour essayer de savoir si l'abri sous roche appartenait toujours à la fille de M. Brousse. Il ne me fut pas répondu. Alain me dira par la suite qu'il est possible que la grotte soit sur le territoire d'une commune voisine. J'ai laissé tomber. Mais je dois avouer avoir caressé un moment le rêve insensé, voire déraisonnable à nos âges, au cas où elle aurait été à vendre à un prix acceptable, d'en faire notre résidence estivale.
Ma visite suivante, en 2001, me réserva une déception. Un parasol déployé sur la terrasse était visible d'en bas. Une barrière confectionnée avec des branches fermait l'accès à l'« escalier ». De « ma » grotte, quelqu'un s'en servait, y avait pas d'doute ! Les occupants s'étant momentanément absentés, semblait-il, je quittais les lieux sans attendre.
Tous les adultes qui m'ont un jour ou l'autre accompagné à Bruniquel ont quitté ce monde. Étienne, Nicole, Maryse, Alain, je vous revois au pied de cette roche très ancienne. J'aimerais tant qu'elle soit un indice de votre éternité.
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Le Musée pyrénéen 🛈Sur fr.wikipedia.org
Max et Denise Déjean ont construit le Musée Pyrénéen de Niaux de leurs mains, dans les années « 1980 ». Dès les années « 1970 », ils commencent les recherches ethnographiques pour constituer les collections du Musée. n'était pas au programme. Je le découvre en arrivant dans le village de Niaux. Il est très intéressant et m'aide à patienter avant mon rendez-vous avec la préhistoire.
Dans sa partie finale, la route étroite qui monte à la grotte ne permet pas le croisement de voitures et est bordée à gauche par un précipice que je vais retrouver, je le crains, à droite en descendant. L'Eurocamp lui-même me semble angoissé.
La grotte de Niaux 🛈Sur fr.wikipedia.org
Les visites se font par petits groupes de 20 personnes au maximum et sont conduites par un guide. Il n'y a pas de système d'éclairage permanent. Chaque groupe s'éclaire donc à l'aide de lampes électriques portatives, sur un parcours de 800 mètres, jusqu'au « Salon noir ». La visite emprunte des passages étroits et s'effectue sur le même sol que les magdaléniens parcouraient., en Ariège, était le prochain objectif que je m'étais fixé après avoir écumé la Dordogne rupestre, en 1998. Onze ans plus tard, me voici dans le célèbre Salon Noir. L'émotion est forte. Bien plus forte que dans le fac-similé de Lascaux, pourtant très réussi. Il y a 13.000 ans, des pieds comme les miens ont foulé ce sol, des mains comme les miennes ont tracé des lignes sur ces parois.
J'apprends que les artistes de Niaux habitaient probablement la grotte de la Vache, sur la montagne d'en face. Je m'y précipite.
Je n'ai décidément pas de chance avec les grottes ariégeoises. Après avoir dû reporter au lendemain la visite du Mas d'Azil, puis de Niaux, voilà qu'au bout du long chemin de chèvre qui grimpe… à la Vache, je trouve grille fermée. Cela en dépit des horaires indiqués en bas, sur le parking. Nous sommes dans la commune d'Alliat, où le Camping des Grottes m'accueille pour la nuit. Les grottes, je vais en rêver, c'est sûr.
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La mémé de Castel (Germaine, seconde épouse de mon grand-père) était originaire des Gabachoux (prononcer gabachousse), dans la commune de Bourret (prononcer bourrette). Sur la petite place qu'entourent la ferme familiale et quelques maisons se tenait jadis une fête dont la renommée dépassait largement les limites du modeste hameau. Lequel possède une splendide chapelle 🛈Sur diocese-montauban.fr
Elle aurait été fondée par Saint Bernard ! Désaffectée et presque en ruine après la Révolution, la municipalité décida, en 1795, de la couvrir sommairement pour y abriter des matériaux divers, puis de la “liquider”. Son acquéreur, qui acheta un lot (avec le presbytère) pour 4950 F, la sauva sans doute de la destruction. attribuée par une légende à saint Bernard. Dans la ferme ne vit plus qu'Éliane, veuve de Noël, frère de la mémé de Castel. Tati a souhaité lui rendre visite et nous avons embarqué dans l'Eurocamp. Au retour, nous avons fait halte aux cimetières de Bourret et de Saint-Martin.
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