Je sais déjà que je vais regretter mon Eurocamp. À son bord, nous avons vécu, Roc'h et moi, de belles aventures. Sans lui, le périple à visites forcées de musées et d'églises sur les contours de la France du nord, au printemps 2009, n'aurait pas été si facile.
Le camping-car est une formidable machine à voyager dans les campagnes, dans les zones touristiques pas trop fréquentées ou hors-saison dans les autres. En revanche, il peine à trouver sa place dans les villes et le long des côtes très peuplées. Là, les panneaux lui interdisant l'accès à tout ce qui se trouve proche des centres d'intérêt pullulent. Les municipalités, qui n'ont toujours pas compris le bénéfice qu'elles peuvent tirer pour l'économie locale de la présence des camping-caristes sur leur territoire, rechignent à créer des aires de stationnement. Quand elles existent, ces aires sont souvent difficiles à trouver, en l'absence de panneaux de signalisation. Elles sont en général loin de tout et le nombre de places y est notablement insuffisant, compte tenu de l'augmentation importante du parc de ce type de véhicules.
Paradoxalement, le camping-car, symbole de liberté, devient un gros balourd, dans ces contrées inhospitalières. On en trouve un exemple frappant dans ma visite des côtes landaise et basque, à l'été 2009, et
de la Côte d'Azur, à l'automne 2011.
À contre-courant
1 de la
tendance actuelle, je reviens donc, non sans regret, à la caravane. J'en ai acheté une aujourd'hui à Brest
2. Avec elle, c'est sûr, je n'aurai pas la même facilité de mise en route et j'aurai la contrainte de séjourner sur les terrains de camping. J'ai veillé en revanche à ce qu'elle propose le même confort que celui auquel je m'étais habitué dans l'Eurocamp : chauffage, eau chaude, réservoir d'eau remplissable de l'extérieur, cabinet de toilette, WC, douche, antenne télé, éclairage d'auvent. En outre, j'ai fait installer un mover, dispositif permettant de déplacer l'habitation mobile sans effort à l'aide d'une télécommande.
Une fois dételée, la voiture pourra me transporter et surtout stationner n'importe où, comme à la maison. Ma famille parisienne n'aura plus la corvée de me ramener, tard le soir, au camping du Bois de Boulogne, même si elle l'a toujours fait de bonne grâce et sans barguigner.
1 La nouvelle orthographe préconise contrecourant en un seul mot. Mais moi, je trouve ça moche. Alors, je reste à contre-courant.
2 Cette caravane Sterckeman, modèle Evolution Comfort, a été volée dans mon jardin, dans la nuit du jeudi 15 décembre au vendredi 16 décembre 2016. La tentative de vol de sa remplaçante, une Sterckeman, modèle Romance, m'a conduit à faire installer un portail et à équiper Romance de plusieurs antivols.