Le journal de Jeff

Trouvée sur Pinterest, cette photo de la Saône gelée en 1956, prise du pont Cle­menceau à Lyon, a réveillé un souvenir. Il faisait -26°, ce jour-là. Je parcourais à pied le kilomètre entre le 57 de la rue Marietton et le Cours complémentaire de Serin. À 12 ans, je devais être en classe de cinquième. En traversant le pont Clemenceau, davan­tage venté, je me suis mis à voir tout en rouge. J'ai eu peur de perdre la vue. Passé le pont, les couleurs sont redevenues nor­ma­le­ment variées.

Ainsi se termine cette quinzaine rhône-alpienne dont je donnerai le triste motif dans un article réservé aux membres de ce blog.
À chaque arrêt dans un camping, je fais des photos de mon installation, sauf quand j'oublie. J'aime bien me souvenir des endroits où je passe mes nuits. Pour cette session de printemps, je n'ai eu que deux pied-à-terre : le Camping du Lac, à Saint-Calais (Sarthe), étape d'une nuit à l'aller et au retour et Les Portes du Beaujolais, à Anse, pour 12 nuits.

À Saint-Calais (Sarthe). Le Camping du Lac a été notre premier camping, en 1989. Nous étren­nions notre première caravane, la minuscule Eriba Puck que nous avons beaucoup aimé. Sauf qu'au matin, nous avons constaté qu'un pneu était à plat. Envoi de la roue au garage local pour réparation. Ça partait mal ! Ensuite, la Burstner, le fourgon Eurocamp et maintenant la Stercke­man ont stationné dans ce camping agréable au bord d'un plan d'eau.

À Anse (Rhône). Le camping d'Anse est mon lieu de résidence habituel quand je viens voir mon oncle et ma tante de Chazay d'Azergues, à part la période où je garais l'Eurocamp devant leur portail. Il me plait bien lui aussi. J'aime en particulier que me soit laissé le choix de mon emplacement, un emplacement plus vaste qu'ailleurs et même, cette année très isolé. Les Lyonnais ne posent plus à demeure leur tente ou leur caravane dans les campings des bords de rivière, comme résidence secondaire pour les petites vacances et fins de semaine. C'est pourquoi le nôtre, celui de Jassans, en bord de Saône, s'est reconverti en simple aire de loisirs. C'est pourquoi aussi celui d'Anse, plus important et qui ne semble pas menacé de disparition, se vide en journée et se remplit le soir. On y entend beaucoup parler hollandais ou allemand. Même au mois de mai !

Objectif de ma promenade du jour à Lyon : faire le tour des établissements scolaires de la ville qui ont eu l'insigne honneur de me compter parmi leurs élèves. A l'exception des facultés de droit et de lettres, ma présence s'y étant faite très rare, l'année où j'étais sensé les fréquenter.

Rue Tissot. Je découvre par une inscription ancienne gravée au fronton principal (mais peut-être l'avais-je oublié) que les bâtiments d'ensei­gnement de la rue Tissot, datés de 1884, cons­tituent le Groupe scolaire de la Duchère. Or ici c'est VaiseVaise est un quartier de la ville de Lyon, situé en bord de Saône, au pied du plateau de la Duchère, au nord-ouest de la ville. Ancienne commune du département du Rhône, Vaise a été rattachée à Lyon le 24 mars 1852, pour former une partie du 5e arrondissement. Vaise a ensuite été rattachée au 9e arrondissement lors de sa création, le 12 août 1964.
L'article de Wikipedia : cliquez.. Il est vrai qu'à part le châteauJusque dans les années 1970, il existait un vieux château qui dominait Vaise. On l'appelait "le vieux château" et il faisait rêver les enfants car on disait que c'était celui d'Henri IV !
En savoir plus : cliquez sur le lien., détruit par erreur (!) dans les années 70, et le fortLE FORT DE LA DUCHÈRE a été construit entre 1844 et 1851. En 1966, il devient un Centre Sportif et Culturel.
En savoir plus : cliquez sur le lien. où nous allions jouer, mon cousin et moi, dans les années 50, il n'y avait pas grand-chose à voir à La DuchèreC'est une nouvelle colline, une autre Croix-Rousse ou une autre Fourvière, avec une vue imprenable sur les deux "anciennes", sur la plaine de Vaise, sur les monts du Lyonnais.
En savoir plus : cliquez sur le lien., à l'époque. Juchée sur la troisième colline lyonnaise, elle n'était pas l'énorme quar­tier à part entière quelle est deve­nue à partir des années 60.
L'école maternelle et l'école élémentaire de la rue Tissot ont toutes deux pris le nom d'Audrey Hepburn. Je ne l'aurais pas imaginé !

Rue Marietton. Petite larme devant le com­missariat au pied de l'immeuble récent qui a remplacé l'immeuble défunt de mon enfance. Le poste de police est installé à l'emplacement du magasin de cycles de mes grands-parents ma­ternels. Et une pharmacie à l'emplacement du bistrot contigu. Cela non plus, je ne l'avais pas imaginé !

Outre-Saône : Serin. Le Cours complémentai­re de Serin est devenu un bâtiment sale, parais­sant inoccupé, voire à l'abandon, en dépit d'une plaque indiquant qu'il abrite dé­sor­mais la Société d'Enseignement Professionnel du Rhône (SEPR). Ceci explique cela, diront les mauvaises langues. Je prends par ses travers boisés la montée des Esses, qui grimpe à la Croix-Rousse. Il y avait là un endroit que j'ai parfois fréquenté dans ma pé­riode lamartinienne (« Ô temps ! Suspends ton vol… ») d'où l'on pouvait voir d'un seul coup d'œil la Saône et le quartier de Vaise et réfléchir à loi­sir sur la petitesse de l'humanité. Je crois re­trou­ver l'endroit, mais les arbres, qui ont grandi, et les immeubles, qui ont proliféré, bouchent la vue. Les lieux propices à la méditation se font rares !
Plus le temps d'aller au collège des Minimes. Ce sera pour une autre fois.