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© Photo Michel Stoupak. Prise de vue: Dimanche 30 décembre 2012, à 16 h 54. Appareil: Canon EOS-1D X. Objectif: Carl Zeiss Distagon T* 15mm f/2.8 ZE ; focale: 15 mm. Exposition: Auto, priorité à l'ouverture, 1/166 sec, f/8, ISO 1600. Flash: non
Pour relier visuellement les sept bâtiments du palace parisien Fouquet’s Barrière, l’architecte Édouard François a réalisé un « moulé-troué » d’une façade haussmannienne. Il l’a copiée, coulée en béton, puis collée à l’autre extrémité de l’îlot.
« L’un des enjeux de la création de l’hôtel parisien Fouquet’s Barrière était d’unir les sept immeubles de l’îlot pour les donner à lire comme un tout », indique l’architecte. Car leurs façades étaient dépareillées. Entre l’avenue des Champs-Élysées, l’avenue George V, la rue Vernet et la rue Quentin Bauchart, on trouvait : trois bâtiments haussmanniens du XIXe siècle (dont l’immeuble du restaurant Fouquet’s), deux pastiches néo-haussmannien et néo-Louis Philippe des années 1980, séparés par un espace à recréer, et enfin une ancienne banque des années 1970 dotée d’une façade vitrée de type mur rideau.
Partant du principe du « copié-collé », le maître d’œuvre a inventé et breveté le « moulé-troué ». L’entreprise Novidis a effectué le relevé 3D de la façade du 93-95 avenue des Champs-Élysées (balcons, corniches, fleurs et têtes de lions). Elle a ensuite écrasé les reliefs à l’aide d’outils numériques, afin de respecter la réglementation parisienne en matière de débords. Une fois calepinés, les morceaux de façades ont ensuite fait l’objet de moules, dans lesquels ont été coulés les panneaux en béton aujourd’hui visibles rues Vernet et Quentin Bauchart.
« La couleur grise, celle des toits parisiens, a été un choix difficile à faire passer, je voulais que la réplique haussmannienne tranche », souligne Édouard François. Dans le même esprit, les fenêtres des chambres n’ont pas été installées dans les encadrements originaux mais « trouées » ailleurs. Pour l’architecte, « les fenêtres moulées semblent taillées dans la masse, à l’image des parois du site archéologique de Pétra en Jordanie ». Sa conclusion : « En architecture, il ne faut rien s’interdire ! ».
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