Alors que je m'escrimais à agencer au mieux les cases d'un tableau généalogique, va savoir pourquoi, les paroles de cette chanson apprise en colo me sont revenues en boucle accompagner mon délicat bricolage… Je les ai naturellement mises en exergue…
… Mais rassurez-vous, dans les années 50 on apprenait aussi d’autres fariboles comme « La meilleure façon de marcher », « La vieille » et bien d’autres de même portée poétique !
Regarde bien la photo ci-dessus, lis très attentivement la légende et réponds à ces deux questions : — Quel est le genre de Dominique ? — Où donc est placée Anne ?
Ça fait quasiment une semaine qu'Éole déchaîne sur la région la tempête de son outre inépuisable. Il dépouille les lauriers de ses fleurs et, sur les oliviers échevelés, les cigales frigorifiées se sont tues… Sur la plage, les estivants hésitent à retirer leur petite laine pour se dorer la couenne et les parasols volent bas… À l'heure de l'apéro, le Mistral s'engouffre sous les jupes des tables, éparpille pistaches et noix de cajou, souffle les tranches de saucisson, brise flûtes à champagne et ballons de rosé, interdit le barbecue et vide les terrasses plus sûrement qu'un édit macronien… Mais aussi… bon côté de la chose, ce sacré fichu Mistral qui fait claquer portes et fenêtres repousse à l'intérieur les dîneurs de vacances et, la minuit passée, on n'entend plus sous nos fenêtres, les arguments véhéments de Tonton Antivax, les gloussements suraigus de la cousine éméchée ni les chamailleries des chères têtes blondes disputant le ballon de plage à un chiot couineur, vestige du dernier confinement…
En cette A.D.M. (ℹ)Année De Merde 2021, nos nuits d'été ne sont plus un songe !
Et gna-gna-gnan… et gna-gna-gnan… et gna-gna-gnan…
Y a rien à faire, faut qu'ils fassent leur cour au Roi Covid et qu'ils en parlent à longueur de journée…
Et ils vont pour cela chercher les angles d'attaque les plus biscornus.
Ainsi ce matin, en beurrant ma tartine, j'ai eu droit à une dissertation philosophique sur « la problématique des interactions sexuelles parmi la communauté LGBT dues au confinement et ses répercussions sur la banalisation du “coup d'un soir” ». Sans oublier l'inévitable et oh combien racoleur couplet sur le désir féminin…
À Saint-Cyr-sur-Mer (Var-West), la surpopulation des plages pose le problème trivial des poubelles de plages qui débordent dès l'heure des premiers pique-niques… Peut-être la situation exigerait-elle plusieurs enlèvements par jour ? Le Maire de la localité à trouvé une solution radicale bien plus économique :
Une image piquée sur Facebook, bien sûr… où il est plus que probable que le voisinage d'une faute si grossière avec la mention « éducation nationale » ne déclenche des salves de commentaires acides…
Avant que de hurler avec les loups, ou plutôt de ricaner avec les hyènes, je voudrais qu'on adresse nos pensées compatissantes à toute une aimable confrérie.
Je veux parler de celui qui a rédigé ce panneau, qui l’a commandé, celui qui en a reçu la commande, l'infographe qui a mis en forme la maquette, l'émailleur qui en a étalé les couleurs, le conducteur du four, le contrôleur de fabrication, l'emballeur puis, à l'autre bout de la chaîne, le réceptionniste, le contrôleur des commandes… jusqu'au chef de l'équipe municipale qui en a supervisé l'installation et à l'agent qui l'a sans frémir fixé sur cette grille…
Ça en fait, une belle bande d'ignares (au mieux) ou de jean-foutre (au pire) !
Aperçu à la télé, l'autre jour, à travers les gouttes, cette drôle de languette qui dépassait de la selle d'un forçat de la route colombien. Peut-être une nouveauté… Une antenne pour l'oreillette ? un réflecteur de géo-localisation ?
Ah ben ouiche ! À modernité, modernité à demi. Il a fallu qu'un représentant de la génération Y me détrompe et m'apprenne qu'il s'agissait-là d'un… garde-boue.
J'avoue que j'en étais resté à une image bien plus rudimentaire de cet accessoire que la météo sait se rendre indispensable ! Pas vrai Nairo ?
Il y a quelques temps déjà, je me suis livré à une compilation de l'œuvre de San-Antonio, me surprenant moi-même du nombre d’occasions qui m’étaient données de m’exclamer in-petto : « J’aurais pu dire ça ! », « Ça, c’est du vécu ! », « Que n’ai-je pas le talent d’écrire ça ? ». Ou encore, parodiant la Mère Denis « Ah ben ça, c’est ben vrai, ça ! ». Aujourd'hui, une collision d'actualités (La guéguerre de deux archi-milliardaires pour envoyer une mémère dans l'espace et la famine à Madagascar) à ravivé ma mémoire .
« …ça me fait penser au jumelage de nos villes avec des villes étrangères. L’idée est bonne en soi (…) mais mal employée car on se marie toujours avec des bleds prospères. Ça tourne tout de suite au banquet, à l’échange de fanions, à la balade organisée. C’est bourgeois, c’est peinard, c’est inutile. On chique au rapprochement des peuples. On serre sur son cœur le bourgmestre de telle ville allemande qui, naguère, dirigeait la Gestapo et on en frissonne d’émotion. Mais à quoi ça rime, dans le fond ? C’est du tourisme sentimental, rien de plus. Ce que je suggère, car ce serait efficace, c’est qu’on se jumelle avec des patelins sous-développés. Au lieu de leur cloquer des fanions on leur donnerait du lait condensé, ça aurait une autre allure. Y a plein de lardons étiques qui sont près à appeler maman un tube de lait Nestlé, songez-y, bon Dieu ! Pour lors, le jumelage voudrait dire quelque chose. Au lieu de dodus Allemands, des proprets Scandinaves, des pittoresques Écossais, on hébergerait des Hindous sans calories, des Sud-Américains anémiés, des Africains scrofuleux. (…) Pour ma part, je suis prêt à me jumeler avec Calcutta ou Caracas. Je commence à avoir singulièrement honte de notre prospérité occidentale, pas vous ? »
Selon le commentateur de la télé, (celui qui en connaît un rayon !) il y aurait eu une explication « virile » entre coureurs lors du sprint intermédiaire de l'étape d'hier…
« Je sais bien que je vais encore me faire honnir parce que s'il y a bien un bouquin auquel il ne faut pas toucher pire que la Bible, le Coran, la Torah ou Harry Potter, c'est le Petit Prince. Donc je réclame le droit au blasphème concernant le Petit Prince ! »
L'oreillette est en place, bien scotchée à l'oreille ; Dans un lobe du cerveau, Giminy veille au grain. « Va-z-y donc, place-toi ! Faut que tu te réveilles » Exhorte sans répit le manager chagrin… Le criquet, qui voit tout, joue au Pater austère « Ralentis, mon gamin ! c'est tout frais goudronné ! Et garde un peu d'espace, ou on va tous par terre ». L'oreillette s'interpose, ne laisse rien passer : « Les laisse pas filer ! appuie sur la pédale ! » Et la voix intérieure tente de temporiser : « Si vous tombez ensemble, on criera au scandale ! De toute le Bretagne, on sera la risée ! »
Et c'est là qu'intervient un discret personnage, Un presque rien-du-tout, issu du bas-côté Un gravillon tombé du dernier goudronnage Grain méprisé de tous, même des Ponts & Chaussées… Son inertie lui est une force puissante Il ne bougera pas, coincé sous le boyau. Oh certes il glissera, entraîné, dans la pente ; Lui et ses compagnons formeront un traineau, Emportant avec eux en sublime avalanche Les vélos rutilants de technique dernière, Les maillots lacérés laissant à nu les hanches, Et les rêves de gloire du dirlo-manager…