Catégorie: "Moi"
Treize heures (arrêts compris) pour rejoindre Chazay d’Azergues, au lieu de dix habituellement. Premier bouchon vers Saint-Brieuc, deuxième au péage de sortie de l’A11, au sud de Paris, troisième à la sortie de la Francilienne, quatrième à Auxerre, cinquième à Chalon, sixième à Mâcon, septième à la sortie de l’A6, à Villefranche-sur-Saône. Et beaucoup de camions. Cette année, j’avais choisi sur le GPS l’itinéraire le plus rapide !
Pendant que certains tondent sous un soleil de plomb, d'autres regardent l'herbe pousser sous une pluie battante.
Après une dernière nuit passée sur l'aire de Mauléon, bien connue de mes lecteurs (c'est notre quatrième arrêt sur cette aire), nous voilà revenus, Roc'h et moi, sur nos terres bretonnes.
Cette semaine à Castelsarrasin, dernière ville-étape du grand voyage sud 2009, a été paisible. La rituelle déambulation entre les étals du marché du jeudi, lui aussi bien connu des habitués de ce blog, a constitué ma seule sortie justifiant quelques prises de vues. Quant aux photos de famille (toutes protégées, je le rappelle, dans les albums du photoblog), certaines d'entre elles ont pris, au moment où je rédige ce récit de voyage (16 juillet 2011), une très grande valeur à mes yeux. Elles sont les dernières que j'ai faites de mon cousin Alain, disparu bien trop jeune en mai 2010.
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Sur le trajet Monestiés-Castelsarrasin, à peu près à mi-chemin, se dresse Bruniquel. Ce village, lui aussi classé parmi les plus beaux de France, s'agrippe à une colline. Un château rendu célèbre par le film « Le Vieux fusil » le domine. Mais ce n'est pas en tant que cinéphile que je suis attaché à Bruniquel. C'est parce que se trouve à proximité une grotte préhistorique chère à mon cœur. Aujourd'hui, pour le repas de midi, j'ai fait étape juste en dessous d'elle, au pied de l'escarpement rocheux où elle est aménagée.
J'ai bien envie d'en tirer prétexte pour raconter comment est née ma passion pour nos lointains ancêtres et comment cette grotte, témoin de leur existence, a fait irruption dans la mienne un beau jour d'été. Si vous êtes pressés, ne lisez pas la suite : je crains d'avoir été un peu long !
Nuit blanche
Mon amour pour la préhistoire naquit très précisément à Castelsarrasin, au milieu des années 50, le soir que Costa, un ami de la famille, m'apporta deux livres sur le sujet en me disant sobrement : « Demain matin, on va chercher des pierres. On t'emmène ». Les pierres en question n'étaient rien moins que des outils préhistoriques. Leur récolte dans les champs n'était pas encore interdite. Piètre lecteur d'ordinaire, hors bandes dessinées, je dévorais les deux bouquins d'un trait, m'offrant une de mes premières nuits blanches. Quand la voiture arriva, au petit jour, j'étais prêt.
Bizarrement, moi qui pourrais marcher sur un parterre de champignons sans les voir, j'étais assez bon dans l'identification des haches, racloirs, poids de filet, coups-de-poing (aujourd'hui appelés bifaces) et autres ustensiles. De sorte qu'au fil de nos expéditions, à un endroit pour le paléolithique (pierre taillée), à un autre endroit pour le néolithique (pierre polie), je m'en constituais vite une belle collection, disparue depuis dans les aléas de l'existence. Je me remémore le sourire narquois du pépé de Castel quand nous lui montrions nos « cailloux ». Il y voyait davantage l'œuvre du soc des charrues que de la main de l'homme.
Une journée dans la préhistoire
À peu près dans les mêmes années, mon père, Étienne, et un de ses copains, Michel, décidèrent pour préparer un concours de s'isoler une semaine dans une… grotte préhistorique mise à leur disposition par son propriétaire, un certain M. Brousse, de Montauban. Ma joie quand ils me proposèrent d'y passer la première journée avec eux et mon excitation dans la voiture qui nous emmenait à Bruniquel, je m'en souviens comme si c'était hier. J'imaginais un tunnel obscur sous la montagne et je ne comprenais pas comment on pouvait y vivre, de nos jours. Ma surprise en fut d'autant plus grande. Nous avons traversé l'Aveyron dans la barque du passeur puis emprunté le chemin de terre longeant la rivière à sa gauche et la montagne à sa droite. Au bout de 200 ou 300 mètres, nous étions sous l'objectif, qui me parut situé à une hauteur himalayenne, du haut de mes 11, 12 ans.
En réalité, la grotte Brousse s'ouvre au flanc d'une paroi rocheuse, à 6 ou 7 mètres au dessus du sol. On y accède par un « escalier » à la pente proche de la verticale, fait de grosses pierres sommairement posées. Elle se compose d'un porche, d'une chambrette qui donne sur une terrasse à ciel ouvert où débouche une autre petite cavité, la cuisine. La terrasse est dotée d'un parapet de pierres sèches, d'un évier, d'un four, d'une table, le tout en pierre et maçonnerie et de construction plus récente. Je n'oublierai jamais cette expérience singulière d'avoir été un jour un garçon préhistorique.
J'ai retrouvé « ma » grotte
Le jeudi 16 juillet 1998, lors d'une énième balade dans ce Tarn-et-Garonne montagnard qui offre, à quelques kilomètres de Montauban, un surprenant dépaysement, je me suis mis à la recherche de ma grotte. Je l'ai trouvée, malgré les changements intervenus dans son environnement. Le chemin de terre est devenu une route dûment goudronnée que l'on atteint en franchissant un pont, à quelques centaines de mètres en aval de l'endroit où traversait la barque du passeur de ma jeunesse.
J'ai parlé de ma découverte à mon cousin Alain. Il connaissait, lui aussi, la grotte Brousse, mais contrairement à moi il ne l'avait jamais perdue de vue. Une expédition en famille fut décidée pour le surlendemain.
Près de quarante ans après…
Le samedi 18 juillet 1998, vers midi, Alain, ses enfants Angélique et Fabien et moi-même, gravissions l'« escalier ».
Nos femmes, Nicole et Maryse, avaient préféré rester en bas.
En se payant le culot de pousser la porte sous le porche, ce que je n'aurais peut-être pas pensé ou osé tenter, Alain m'a fait un beau cadeau. Elle n'était pas fermée à clé. Plus de 40 ans après ma première visite, je retrouvais la chambre, la terrasse, la cuisine. Seuls manquaient dans la chambre les deux lits et sur la terrasse la poulie qui servait à hisser le panier de victuailles au retour des courses au village. La vue plongeante sur l'Aveyron était maintenant en partie masquée par les arbres mais le spectacle restait magique.
Courrier à la mairie de Bruniquel
Rentré en Bretagne, j'ai écrit au service du cadastre de la mairie de Bruniquel pour essayer de savoir si l'abri sous roche appartenait toujours à la fille de M. Brousse. Il ne me fut pas répondu. Alain me dira par la suite qu'il est possible que la grotte soit sur le territoire d'une commune voisine. J'ai laissé tomber. Mais je dois avouer avoir caressé un moment le rêve insensé, voire déraisonnable à nos âges, au cas où elle aurait été à vendre à un prix acceptable, d'en faire notre résidence estivale.
Ma visite suivante, en 2001, me réserva une déception. Un parasol déployé sur la terrasse était visible d'en bas. Une barrière confectionnée avec des branches fermait l'accès à l'« escalier ». De « ma » grotte, quelqu'un s'en servait, y avait pas d'doute ! Les occupants s'étant momentanément absentés, semblait-il, je quittais les lieux sans attendre.
Tous les adultes qui m'ont un jour ou l'autre accompagné à Bruniquel ont quitté ce monde. Étienne, Nicole, Maryse, Alain, je vous revois au pied de cette roche très ancienne. J'aimerais tant qu'elle soit un indice de votre éternité.
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Jeu 27.08.09. Les retrouvailles
Je ne divulguerai pas le nom du lieudit où se dresse la belle demeure de Noël et Monique. J'ai trop peur que vous vous y précipitiez tous, tant l'endroit est plaisant. C'est, sur une hauteur, un micro-hameau autour d'une petite place 100 % naturelle, équipée d'un banc pour la palabre. Cela semble en dehors du temps, au-dessus de l'agitation du monde. La vue est superbe, de tous les points de la maison, de la vaste terrasse, bien sûr, mais aussi de la véranda. C'est dans cette dernière que se prennent les repas autour de la longue table familiale. Je sais maintenant ce que ressent l'aigle quand il casse la croûte au-dessus de la plaine.
Ven 28.08.09. Balade en Méhari, fête de nuit à Albi
L'article de Wikipedia : cliquez. circulait autour du petit port du Dourduff-en-mer, où nous habitions dans les années 70. Elle appartenait à un ostréiculteur de l'endroit et me faisait rêver. Vous savez quoi ? Il y en a une dans le parc automobile de Noël Larmaraud. Sur les coups de 11 h, son propriétaire la sort du garage histoire de lui dégourdir les roues avant le passage au contrôle bisannuel, prévu cet après-midi. Il m'invite à la balade. Nous voilà partis, nez au vent dans la campagne. La sensation que procure ce véhicule ! Comment dire ? Sur son cheval, le cowboy des westerns de mon enfance ne devait pas se sentir plus libre.
À ► MonestiésEntre Albi et Cordes-sur-Ciel, Monestiés est lové dans une boucle du Cérou. Son patrimoine culturel s’intègre dans un environnement naturel bucolique. Vieilles pierres, demeures anciennes s’harmonisent avec le paysage vert et vallonné.
En savoir plus : cliquez., classé parmi les plus beaux villages de France, notre vaillante monture mécanique nous conduit dans le dédale de rues médiévales pittoresques. On s'arrête à la chapelle Saint-Jacques qui abrite le joyau de la commune, une exceptionnelle mise au tombeau du XVe siècle.
On rentre pour mettre les pieds sous la table, comme des hommes (au sens Michel Audiard du terme). Après le repas, Noël se penche sur le cas de mon GPS TomTom. Il examine la bête, qui a perdu le nord depuis quelques jours. Plus de son, plus d'image ! Le verdict tombe : foutu !
Après le dîner, nous nous promenons dans la belle Albi, Monique et moi, pendant que Noël assiste, en qualité de garde-chasse, à une assemblée de nemrods.
La cité est en fête. Sur une place, des garçons sautent sur des bosses avec leurs BMX. Sur une autre place, des jeunes filles « exécutent » consciencieusement une chorégraphie peu inspirée. Chacun sait que la marche donne soif. Nous nous arrêtons donc au Brussel's café… en attendant Noël.
De retour dans l'Eurocamp, j'explique à mon épagneul breton que j'ai passé une bonne soirée.
J'allais oublier : la Méhari a réussi son examen.
Musée de préhistoire
Réveil au camping Castel Fizel de Caudiès-de-Fenouillèdes. Je ne me lasse pas du nom de cette commune.
Caudiésiens et Caudiésiennes, vous avez bien de la chance d'habiter un si joli village.
Toujours sur la piste de mes ancêtres, me voici à Tautavel, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Perpignan, où vivait, il y a 450.000 ans, un lointain parent que je n'ai pas connu.
Je me dirige pédestrement vers le musée de préhistoire. Devant l'entrée, je longe un mur peint et me fais la réflexion que certains taggers ont bien du talent. Bizarre, tout de même, cette impression de déjà vu.
De fait, le Mur de Moretti 🛈
Sur histoireduroussillon.free.fr
Il s'agit d'une fresque gigantesque de 4 m 50 de haut sur 45 m de long qui retrace l'évolution du monde et de l'humanité vue à travers le prisme des différents arts développés par l'homme : la peinture, la musique, la calligraphie. Cette évolution est visible lorsqu'on parcourt l'œuvre de gauche à droite. est un ancien mur du troisième sous-sol du Forum des Halles, à Paris, découpé en 56 morceaux et remonté ici. Ce qui me semble normal pour une fresque débutant (lecture de gauche à droite) par une copie en bronze du plus vieux crâne d'homo découvert en France, celui de l'Homme de Tautavel 🛈Sur fr.wikipedia.org
L'expression « homme de Tautavel » désigne un ensemble de fossiles d'hominidés du genre Homo, datant d'environ 300.000 à 450.000 ans (pléistocène moyen) et découverts dans la Caune de l'Arago dans la commune de Tautavel (Pyrénées-Orientales) à partir de 1971 par l'équipe d'Henry de Lumley., notoirement connu des préhistoriens sous le nom d'Homo erectus tautavelensis.
Au Musée de préhistoire 🛈Sur tautavel.com
Inauguré en 1992, le nouveau Musée de Tautavel, Centre Européen de Préhistoire, est un formidable outil au service de la vulgarisation des sciences rattachées à l'archéologie et particulièrement à la préhistoire sur les périodes du quaternaire méditerranéen., je traîne un bon moment. C'est qu'il y a en a des choses à voir dans les 1.500 mètres carrés de galeries d'exposition réparties entre 22 salles. Beaucoup de fac-similés et de reconstitutions dans ce musée, par ailleurs Centre Européen de Préhistoire, qui privilégie une approche pédagogique.
Expo en ville et grotte inaccessible
La commune de Tautavel (900 habitants) s'est dotée d'un Palais des Congrès de 600 places, surdimensionné par rapport à sa taille mais conforme à son rang de haut-lieu de la préhistoire. L'exposition temporaire qu'il abrite s'intitule comme par hasard « Les premiers habitants de l'Europe ». Aussitôt sorti du Musée de préhistoire, nullement lassé par le sujet, je la visite et y découvre un procédé muséographique innovant. Dans certaines vitrines, une vidéo instructive diffusée en boucle fait apparaître des personnages en 3D dans la maquette du décor. Les enfants aiment beaucoup ça et moi aussi !
La Caune de l'Arago 🛈Sur hominides.com
La grotte est située à 20 kilomètres de Perpignan et à une cinquantaine de kilomètres de la chaîne des Pyrénées. Elle surplombe de plus de 80 mètres la Plaine de Tautavel. En catalan “grotte” se dit Caune. se situe dans un environnement qui doit ressembler au paradis terrestre. Quand j'arrive sur les lieux, je suis frappé par l'atmosphère de paix, de bonne humeur et de travail qui y règne. J'explique. Dans cet espace restreint entre deux montagnes coule le Verdouble. Des humains se baignent, chahutent, batifolent, bronzent ou grimpent sur les rochers, qu'ils se partagent sans esprit de conquête. Sur la rive, des jeunes gens en tee-shirt, installés autour d'une longue table sous un toit de canisses, analysent les dernières découvertes faites dans la grotte. Les chercheurs côtoient les baigneurs, tout simplement, sans se gêner les uns les autres, dans un parfait esprit de tolérance. Ils sont tous de la lignée du gars trouvé là-haut.
Là-haut, j'ambitionne d'y aller. La grimpette sur le chemin de bouc (plus raide qu'un chemin de chèvre) se passe plutôt bien, même si je dois faire une halte pour récupérer. À moins de 50 mètres de l'objectif, je capitule. Il faut marcher sur de la roche lisse à flanc de précipice. Autour de moi, des jeunes gens survolent l'obstacle en sautant comme des cabris. Ils me font prendre conscience d'un problème majeur : mon âge !
À Lézignan-Corbières, je retrouve le camping La Pinède. Pour dormir, à l'issue de cette journée bien remplie, je n'ai pas besoin de compter les moutons !
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Alliat : grotte de la Vache
À la Vache, on n'est pas… à cheval sur les horaires. La première visite est à 10 h. Vite, vite, je suis en retard. Au pire, je prendrai la suivante. Vers 10 h 45, j'arrive essoufflé au bout du chemin grimpant. Personne. Dans un élan de rébellion, j'enjambe la barrière pour accéder au terre-plein devant la grotte et je commence à tourner en rond. Arrive un couple et son enfant. Ils sont timides. Je les engage à franchir la barrière. Ils tournent en rond avec moi. Peu à peu des gens nous rejoignent, franchissent la barrière et tournent en rond.
Vers 11 h 35, nous voyons arriver sur le chemin, d'un pas tranquille, la patronne (j'appelle ainsi la personne qui tient la caisse) et le guide.
J'imagine que les habitants du lieu, il y a 13.000 ans, n'avaient pas non plus l'œil fixé sur la montre !
La grotte de la Vache 🛈Sur fr.wikipedia.org
Sur l'un des plus riches gisements fouillés dans les Pyrénées, découvrez l'environnement des premiers montagnards à la fin de l'ère glaciaire (12 000 à 15 000 ans), leur gibier, leurs outils, leurs armes, leur art de la décoration. La visite permet d'accéder à la célèbre Salle Monique, où, grâce à plus de vingt ans de fouilles minutieuses, le campement des chasseurs préhistoriques est resté intact. a livré plus d'un million de vestiges archéologiques d'une qualité inégalée : ossements, dents d'animaux, outils, armes en os de bois de renne, dessins, gravures… Le clou de la visite est la célèbre Salle Monique qui fut un lieu de vie. Sur le sol, on voit les traces des foyers. A Niaux, on était dans la galerie de peinture, ici on est dans la cuisine-salle à manger.
Caudiès-de-Fenouillèdes : retrouvailles des Jeff
Après m'avoir montré le chemin du camping Castel Fizel, où je pose l'Eurocamp et le chien, mon copain me ramène en ville et nous nous dirigeons tous les trois, à pied, vers un restaurant où nous passons une agréable soirée. Avec Jean-François et Chantal, la conversation devient très vite passionnante. Reconduit dans mon camping, je m'endors en ayant le sentiment d'avoir rencontré deux personnes attachantes.
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Le Musée pyrénéen 🛈Sur fr.wikipedia.org
Max et Denise Déjean ont construit le Musée Pyrénéen de Niaux de leurs mains, dans les années « 1980 ». Dès les années « 1970 », ils commencent les recherches ethnographiques pour constituer les collections du Musée. n'était pas au programme. Je le découvre en arrivant dans le village de Niaux. Il est très intéressant et m'aide à patienter avant mon rendez-vous avec la préhistoire.
Dans sa partie finale, la route étroite qui monte à la grotte ne permet pas le croisement de voitures et est bordée à gauche par un précipice que je vais retrouver, je le crains, à droite en descendant. L'Eurocamp lui-même me semble angoissé.
La grotte de Niaux 🛈Sur fr.wikipedia.org
Les visites se font par petits groupes de 20 personnes au maximum et sont conduites par un guide. Il n'y a pas de système d'éclairage permanent. Chaque groupe s'éclaire donc à l'aide de lampes électriques portatives, sur un parcours de 800 mètres, jusqu'au « Salon noir ». La visite emprunte des passages étroits et s'effectue sur le même sol que les magdaléniens parcouraient., en Ariège, était le prochain objectif que je m'étais fixé après avoir écumé la Dordogne rupestre, en 1998. Onze ans plus tard, me voici dans le célèbre Salon Noir. L'émotion est forte. Bien plus forte que dans le fac-similé de Lascaux, pourtant très réussi. Il y a 13.000 ans, des pieds comme les miens ont foulé ce sol, des mains comme les miennes ont tracé des lignes sur ces parois.
J'apprends que les artistes de Niaux habitaient probablement la grotte de la Vache, sur la montagne d'en face. Je m'y précipite.
Je n'ai décidément pas de chance avec les grottes ariégeoises. Après avoir dû reporter au lendemain la visite du Mas d'Azil, puis de Niaux, voilà qu'au bout du long chemin de chèvre qui grimpe… à la Vache, je trouve grille fermée. Cela en dépit des horaires indiqués en bas, sur le parking. Nous sommes dans la commune d'Alliat, où le Camping des Grottes m'accueille pour la nuit. Les grottes, je vais en rêver, c'est sûr.
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Sam 22.08.09. Premier contact
En milieu d'après-midi, nous quittons Lourdes. Cap sur l'Ariège, dont le riche passé préhistorique m'intéresse. J'arrive à la grotte du Mas-d'Azil en fin d'après-midi. Trop tard pour la visite. Ce sera pour demain. Je me contente d'une promenade le long de la route qui traverse la cavité.
J'aimerais passer la nuit sur le sympathique parking où nous sommes garés. Mais je remarque qu'aucun autre camping-cariste ne semble prêt à le faire, malgré l'absence de panneau d'interdiction. Ils s'en vont les uns après les autres. J'en fais autant.
Dim 23.08.09. Le Mas-d'Azil (suite)
En quittant le camping Le Petit Pyrénéen, je remarque le départ d'une route et un panneau indiquant la Forêt aux dinosaures. Le programme est trouvé pour cet après-midi.
En dehors d'être la seule en Europe à pouvoir être traversée en voiture, la grotte du Mas d'Azil 🛈Sur fr.wikipedia.org
La grotte du Mas-d'Azil est une grotte traversante de grande taille creusée par l'Arize dans le massif du Plantaurel (Pyrénées ariégeoises). Elle fut occupée à différentes époques préhistoriques et historiques et laissa son nom à une culture préhistorique, l'Azilien. est mondialement connue pour avoir donné son nom à une culture préhistorique, l'Azilien.
Elle me déçoit un peu. D'abord parce que les galeries ornées ne sont pas accessibles à la visite, tant par leur difficulté d'accès que par mesures de conservation. Ensuite parce que les plus belles pièces mobilières trouvées ici sont ailleurs.
Dreamtime 🛈Sur grotte-du-mas-d-azil.arize-leze.fr
L’exposition en diptyque "DreamTime - Temps du rêve, grottes, art contemporain & transhistoire", présentée simultanément dans la grotte du Mas-d’Azil en terre d’Ariège et aux Abattoirs à Toulouse, résulte d’une aventure singulière. Le titre emprunté à la culture des aborigènes d’Australie, invoque leur disposition très particulière à « rêver » le monde…, une exposition d'art contemporain, a investi la grotte et c'est finalement ce qui me gêne le plus. Je ne suis pas sûr que l'art contemporain et l'art préhistorique gagnent à ce rapprochement ou plus exactement à cette confrontation. Quand je visite Versailles, c'est pour retrouver l'ambiance de Versailles, si vous voyez ce que je veux dire ! Bref, je ne fais pas de photo.
En sortant, j'assiste un moment aux évolutions de sauteurs à l'élastique qui se lancent dans le vide depuis le haut du porche de la grotte. C'est très impressionnant ! Je fais une vidéo.
Le billet de la grotte donne droit à une entrée gratuite au Musée de la préhistoire, situé à 1.500 mètres de là, au centre du village du Mas-d'Azil. Et c'est justice ! C'est en effet ici que se trouve l'essentiel des pièces mobilières découvertes sur le site.
Le Faon aux oiseaux 🛈Sur propulseur-azilien.org
est un propulseur renommé. À signaler aussi un crâne magdalénien 🛈Sur grotte-du-mas-d-azil.arize-leze.fr
, seul témoignage humain de la grotte, et la reconstitution, vêtement et bijoux compris, du buste de la charmante jeune fille qui le détenait, il y a plus de 13.000 ans.
Dans la Forêt aux Dinosaures, je croise un Deinonychus antirrhopus, une sorte de velociraptor censé vivre au Montana, il y a un certain temps. Non, non, je n'ai pas bu. Blague à part, la visite est plaisante et instructive, voire ludique pour les enfants, auxquels est proposé un jeu de piste.
Sorti vers 16 h, je rejoins Niaux, via Foix, à une cinquantaine de kilomètres. Sur la route qui monte à la grotte, un panneau indique des numéros de téléphone où il faut appeler pour prendre un rendez-vous. Le nombre des visiteurs est limité. Je sors mon portable. Ce sera demain à quinze heures.
Demi-tour et retour vers Foix (ça va faire deux fois !). Tout près d'y parvenir, je trouve à Montgailhard un petit camping sympa, La Roucatelle.
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À Lourdes 🛈Sur fr.wikipedia.org
Lourdes (Lorda en occitan gascon) est une commune française d'environ 16 000 habitants située dans le département des Hautes-Pyrénées dans la région Midi-Pyrénées. Centre de pèlerinage catholique depuis 1858, elle accueille chaque année 6 millions de pèlerins ou visiteurs venus du monde entier., nous passons la nuit sur le parking du centre Leclerc, dont une partie fait office d'aire gratuite pour camping-cars. Nous sommes une bonne dizaine. Faut-il préciser que l'installation des services est inopérante pour cause de dégradations ? Pas grave, je suis à jour de mes pleins et vidanges. Arrivé en ville, je pose l'Eurocamp dans une rue excentrée, sur une hauteur que je descends à vélo.
Les sanctuaires 🛈Sur lourdes-infotourisme.com
Rapidement après les Apparitions de Lourdes, différents édifices sont bâtis dans le domaine du Sanctuaire, dont 3 basiliques. Lieux de célébrations, elles sont également des lieux incontournables de l’art religieux. À découvrir absolument., tels qu'en mon souvenir, forment un incroyable amoncellement architectural. J'assiste à la fin de la messe des malades, fais brûler quelques cierges et prends la file d'attente pour le passage au pied de la grotte. Pour ceux qui connaissent l'endroit, elle démarre au niveau des robinets d'eau de Lourdes.
J'ai oublié l'existence de la basilique souterraine Saint-Pie X, qui peut accueillir 25.000 personnes. N'ayant pas préparé ce voyage, je la rate. Normal : elle est souterraine et n'apparait donc pas dans le paysage !
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En me réveillant dans le très ombragé camping municipal de Pau, j'ai conscience d'avoir enfin échappé à l'infernale cohue de la côte basque.
Nous ne sommes que cinq ou six clients, ce qui, a contrario, m'étonne. En centre-ville, un vaste parking m'accueille. Je prends le vélo pour rejoindre le château, sans craindre la circulation des véhicules à moteur, beaucoup plus fluide.
Le château de Pau 🛈Sur chateau-pau.com
Le Château de Pau se visite à l'aide de conférenciers qui vous expliquent pièce par pièce l'histoire mais aussi la vie au Château. Il existe au Château une très grande Collection de Tapisserie Gobelin., je ne l'ai pas trouvé changé, un demi-siècle après ma dernière visite. Il y a toujours la fameuse carapace de tortue, censée avoir servi de berceau au futur Henri IV, un roi qui fut soucieux du bonheur de son peuple en lui promettant la poule au pot tous les dimanches. Certains devraient en prendre de la graine !
En sortant, j'ai déjeuné au bien nommé restaurant Aux Portes du Château. Difficile en effet d'être plus proche de l'entrée !
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Pas d’images de cette journée et pour cause : je l’ai passée au volant ! Deux allers et retours (sinon plus !) entre Biarritz et Hendaye ne m’ont pas permis de trouver où poser les quatre roues de l’Eurocamp. Dire que je ne me suis pas arrêté serait mentir : je l’ai fait, mais uniquement dans les bouchons.
À Saint-Jean-de-Luz, je me mets à la recherche d’un camping où les Lyonnais et moi avions séjourné en des temps très anciens. Je ne le trouve pas. En sillonnant la côte luzienne, je découvre dans le quartier Acotz, plus proche de Guéthary, l’Inter Plages, qui correspond à mon souvenir : disposition en terrasses et escalier descendant vers la plage. En plus, il y a des places vides. Quand je demande au patron si l’établissement s’appelait autrefois Camping de la Tête de Cheval, son visage marque une grande incompréhension. Je lui demande un emplacement. Il commence à préparer la facture. Quand je lui dis que c’est pour une seule nuit, il me le refuse. C’est légal, ça ? Pas le temps de faire un procès.
Décidément, ce voyage sud au mois d’août n’était pas une bonne idée, du moins dans sa partie littorale. Remontée d’urgence à Biarritz et entrée sur l’autoroute, direction Pau. Ouf !
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Comme d'habitude, je fais des photos du bivouac. Depuis le parking de la rue Georges-Méran, on voit la gare d'Arcachon et son quai, à moins de cent mètres à gauche, de l'autre côté des voies ferrées.
La dune du Pyla 🛈Sur fr.wikipedia.org
Située à l'entrée sud du bassin d'Arcachon, la dune du Pyla s'étend sur 500 m d'est en ouest, sur 2,7 km du nord au sud et contient environ 60 millions de mètres cubes de sable. Elle dépend de la commune de La Teste-de-Buch.apparaît brusquement, à la sortie du chemin sous les pins qui la rejoint depuis son parking. On est impressionné par sa dimension, sa majesté, conforme à son rang de plus haute dune d'Europe et par le long escalier qui la gravit. Respect. De retour de son sommet (vue imprenable), je reste un moment à l'arrivée du chemin pour regarder l'expression d'étonnement sur le visage des gens, toutes nationalités confondues, qui la découvrent.
J'aime beaucoup voir les gens étonnés.
Le camping Les Flots Bleus, de son vrai nom Camping de la Dune, s'étend au pied de la dune du Pyla, côté terre. C'est dire qu'il n'offre pas de vue sur l'océan. Comment se fait-il que ce dernier apparaisse en toile de fond dans le film Camping, tourné ici ? Magie du cinéma ! Justement, une équipe de Camping 2 est en repérage pendant ma visite. Je sors mon Canon G7. Le tournage a par ailleurs déjà commencé sur la plage de Biscarrosse. J'ai trop l'esprit midinette pour ne pas décider d'aller voir ça illico. Après une pause-déjeuner sur une aire perdue dans la nature, je pénètre dans la station.
Celui qui dit qu'on peut s'approcher, avec un fourgon aménagé, d'une plage où il y a un tournage est un menteur !
L'aire de Biscarrosse-Plage où je tente en vain de me garer, me donne l'occasion de dénoncer le comportement scandaleux de très nombreux camping-caristes, particulièrement sur cette portion de la côte atlantique. En dépit des règlements, ils n'hésitent pas à déployer leur store, à installer tables et chaises et de ce fait à occuper deux emplacements. Signe d'époque ! Tout pour soit, rien pour les autres !
N'ayant donc pu mettre pied à terre, je fais 120 km, direction sud, pour rallier Seignosse. Là, je trouve une vaste aire sous les pins, très fréquentée mais sans emplacements délimités. Il est 19 h 18 quand je m'acquitte par carte bancaire à une borne automatique du droit (7 €) d'y passer une nuit bien méritée.
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Montalivet. À quoi ai-je occupé la matinée ? Je l’ignore. Après avoir fait quelques photos de la propriété de Jean-Michel et Laurence, je suis sans doute allé me promener à nouveau dans Monta. Pendant le repas de midi, sur la terrasse, j’ai ressenti un peu de tristesse en pensant que c’était le dernier. N’exagérons rien : il n’y avait pas de quoi en faire une Cène. On se reverra. Merci de votre accueil et, j’espère, à l’année prochaine !
À Hourtin, je ne crois pas avoir pu accéder à l’océan. Encore un problème de stationnement.
À Carcans-Plage, j’ai tourné un moment avant de trouver une place. L’accès à la plage, autrefois brut de décoffrage, s’est bétonné. On y trouve maintenant bars et commerces.
Je me suis perdu autour du lac de Lacanau, étant incapable de mettre la main sur la plage où je me suis baigné plusieurs fois dans un lointain passé. Je suis tombé par hasard sur une autre plage, pas indiquée sur les panneaux, plus sauvage, sans maisons autour, bref charmante, qui m’a donné l’impression d’être un repaire d’initiés.
Arcachon, je n’en parle même pas. Pas pu m’arrêter, sauf pour un plein de gazole au Carrefour Market de Gujan-Mestras (ça touche).
Finalement trouvé, rue Georges-Méran, un parking pas spécialement réservé aux camping-cars, mais qui ne leur est pas hostile. Il est d’ailleurs occupé par quelques « confrères ».
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