Printemps, jardinage, problèmes de robinets, occupations bibliques… Le Mot du Jour connaît une période de disette. Me voilà réduit à puiser mon inspiration parmi les blagounettes qui circulent sur le Net…
La légende veut (mais ce n'est qu'une légende) que, en certaines festives circonstances, il nous soit donné d'apercevoir des éléphants roses…
Moi, ce matin, c'est Sophie qui m'épiait lorsque j'ai mis le nez à la fenêtre… Mais que vient donc faire ce placide ongulé des savanes africaines dans nos frondaisons provençales ?
Gone de naissance, ça fait quand même un demi-siècle que je suis installé dans le Var. Mais il est encore des moments où je me rends compte que mon intégration est loin d’être accomplie. Bien sûr, j’ai changé le petit blanc pour du rosé. Bien sûr, j’ai appris à ne pas faire cuire les oursins, à faire griller les sardines sans les écailler, à cuire les moules sous les aiguilles de pins ou à les flamber au pastis… Je sais, l’été, laisser le soleil aux Parisiens et faire durer le pénéquet (ℹ)Petit somme à la provençale. sous l’olivier jusqu’à l’heure du pastis…
Tant que la langue vernaculaire n’est pas aboyée à l’heure de la soupe de pastis, je n’ai plus guère de difficultés de compréhension générale. Mais c’est avec son vocabulaire particulier et au sens des mots quelque peu différent du sens académique que j’ai encore des problèmes. Ainsi, ce matin, à la terrasse du Ritz, le patron qui blaguait de table en table reçoit un appel sur son portable. Et c’est de sa douce voix de supporter du RCT qu’il répond :
« Ô connasse ! ma toute belle, mon amour… blablabla… blablabla…ma poule… blablabla… ma chérie… blablabla… Allez, à plus ma poule ! »
Il me reste beaucoup à apprendre avant de courtiser les dames du pays !
C’est un beau gosse, aviateur. qui se crashe dans le désert torride du Sahara. Il essaie de faire son MacGyver avec trois allumettes et un rouleau de PQ pour réparer sa carlingue mais ça marche pas du tout. Alors il tape la pose comme un bolos et le lendemain un p’tit keum lui dit tout de go “dessine moi un mouton, gros !”
Tagada Jones, il dit OK ! Il tatanne des moutons façon Botticelli ou Picasso, mais le p’tit homme il dit “Ah ! C’est d’la merde ça mon frère ! T’es aussi doué que ma teub”. Alors l’aviateur il est tellement zéèsse (?) qu’il lui photoshope une caisse en bois et il dit “Tu sais quoi, p’tite merde, ton mouton il est là dedans ! Alors viens pas m’faire chier !” Mais le minot, en fait, on découvre que c’est le P’tit Prince des savoureux gâteaux au chocolat qui te donnent la force et l’énergie pour aller à la piscine. Le P’tit Prince, qui se fait chier sur son astéroïde, faut s’mettre à sa place. Il ramone des volcans. C’est une métaphore de la teuch. Et il coupe des baobabs à longueur de journées C’est une métaphore de la teub. Il se fait tellement chier qu’il s’arrache pour tester la sérénité et l’amitié fraternelle avec des inconnus style y en a un il allume les réverbères. C’est un gars de la DDE. Il en branle pas une. Il croise même un renard qui se la joue gros philosoque bouddhique. Bat les couilles la vraisemblance ! Après son biopic, le P’tit Prince et l’aviateur se font un feu de camp en mode de Brokeback moutain. Et le môme y dit “Ah dis, Top Gun, c’est pas que j’m'emmerde, mais j’dois arroser mes bégonias. Garde la pêche ! Kiss !” Et il s’évanouit dans l’hyper-espace.
C’est l’ingénuité des temps modernes. C’est silos (?), ça pousse dans mon stylo C’est la faucon millénium qui alunit sur wikipedia
Dédicace spéciale à tous mes frères (ℹ)Le Mot du Jour n’emploie jamais l’agaçante redondance masculin/féminin qui sert bien souvent de masque à une misogynie latente. irréductibles procrastinateurs… …et néanmoins soucieux de l'état de la planète.
Hier, une passagère d'un vol intérieur à destination de Paris nous précisait : « État d'urgence : sur Air France on vous demande toujours d'enlever votre barrette à cheveux ». Or, des djihadistes se baladent à leur gré entre la Syrie et Saint-Cloud. Donc : Les terroristes ne portent pas de barrettes à cheveux.
Et l'on comprend par là pourquoi ils portent ces petits chapeaux ridicules.
Le mec habillé en vert, Babar, on dirait ! Et il fait aller sa trompe de gauche à droite et puis de droite à gauche… Une trompe à moteur thermique quatre temps qui souffle un vent à 250 km/h. Une trompe qui pue l'essence et qui fait un bruit de tondeuse à gazon. Lentement, méticuleusement, il fait s'envoler les feuilles mortes, les mégots, les poussières, les mollards séchés, les crottes de chien et les emballages de Mc Do à deux mètres du sol. Il suit ce nuage d'ordures tranquillement. La mission de ce berger du trottoir, c'est de rassembler son troupeau de saloperies pour en faire un tas. Mais chaque mouvement de la souffleuse disperse un peu plus ce qui finalement ne sera jamais un tas. Il s'en fout, le type, il fait ce que son chef lui a dit de faire. Le service d'entretien de la Ville a obtenu du conseil municipal qu'on remplace les vieux balais efficaces par des souffleuses bruyantes, polluantes et incapables. La fierté du con à qui on a offert un nouveau jouet qui fait « vroum », il l'éprouve encore, le balayeur. Même après avoir compris que sa machine est inadaptée à sa tâche. Avec le boxon qu'il fait, on le remarque. Il existe enfin. L'imbécile pourrit les oreilles et les trous de nez de tout le quartier, mais le contribuable qui subit tout ça est heureux malgré tout. Heureux de constater ce que le Ville fait de ses impôts. Le raclement du balai sur le trottoir, il ne l'entendait pas, le contribuable. Là, au moins, il a la preuve que l'employé municipal bosse. Je crois que vous en serez d'accord, il faut enfoncer profond un de ces engins dans le cul des maires qui les achètent afin de leur faire remonter la matière grise au cerveau. Amen.
Un tel engin qui sévissait hier sous mes fenêtres m'a remis en mémoire cette fatwa de Charb. Ed. Les Echappés-Charlie Hebdo - 2014
Et l’on me dit qu’il faut être bien obsédé pour trouver quelque chose de scabreux dans cette innocente page d’info-publicité pour un banal lait de toilette…
Que j’aurais mieux fait de faire le canard (ℹ)Cette expression a vu le jour à la fin du XXe siècle et fait référence au caneton qui suit sa mère partout, où qu’elle aille, jusqu’à reproduire les mêmes mouvements de déplacement. Ainsi, un homme qui fait le canard est un homme dans une attitude de servilité par rapport à une femme.…
Pas sûr !
« Version Fémina », supplément dominical à Var-Matin du 30/08/2015