Je laisse aujourd'hui les clés du Mot du Jour à Charline. Parce que, bien qu'allant moi sur mes 50 ans, je n'avais guère mieux apprécié la situation… Écoutez voir…
Jeanne Allaire, rescapée du génocide des Tutsi & Charline Vanhoenacker.
"Pour tenir cet objectif, il va falloir faire des efforts !"
Voilà ce qu'on entend partout lorsqu'on évoque le réchauffement climatique. Une sentence qui se classe immédiatement en haut du palmarès des phrases les plus stupides entre "nous, les chasseurs, on défend la nature" et "c'était un faisan ou un cycliste ?"
Car pour lutter contre le réchauffement climatique, peut-être faurait-il précisément arrêter d'en faire, des efforts… Arrêter de défoncer les sols, de ratiboiser les forêts pour tirer des énergies fossiles destinées à déplacer des âmes en peine aux trajectoires absurdes. Arrêter de faire se lever des gens à 5 heures du mat' pour produire des merdes inutiles propulsées par un dégueulis mental nommé "marketing" ! Arrêter… Arrêter…
Qu'attendons nous pour stopper cette course folle vers rien ? Pour souffler, pour respirer tant qu'on a encore un peu d'oxygène à se mettre derrière la cravate ? Car quel est le bilan carbone de la sieste ? De l'imagination ? De la balade en forêt ? De la glandouille ? Arrêtons les conneries.Tous ensemble, unissons nos flemmes.
Ayons le courage de ne rien foutre !
D'après un "Coup de boule" de Guillaume Meurice dans Siné Mensuel, édulcoré par mes soins
Lorsque, l'esprit goguenard, j'ai mis en forme cette galéjade, croisement d'un éloge de la paresse et du militantisme écologique, je ne me doutais pas qu'elle pourrait illustrer fort à-propos une information de ce matin : France Inter – 8:00 : Afin de répondre à la demande en électricité, une centrale à charbon de Loire-Atlantique est réquisitionnée pour alimenter la Bretagne. Et puis allez, en fin de journal, vous reprendrez bien une petite tranche de publicité pour un SUV Peugeot 2008 !
Charline Vanhoenacker, humoriste officiant quotidiennement depuis le studio même où sont reçus les politiques et d'où Nicolas Hulot annonçait hier sa démission, y décelait ce matin un parfum particulier : un très rare parfum de dignité… Oserais-je compléter ce sentiment en disant que pour moi Nicolas Hulot à ceci en commun avec le Duc de Guise qu'il me parait plus grand mort que vivant…
Je vais vous présenter un ami. Il est froid, il est lisse, il est chauve, il n’a pas de couille… non ce n’est pas un énarque. C’est mon pote Stanley…
Stanley Lombrick, le ver de terre. Stanley Lombrick, célèbre réalisateur du grand film du Vivant : « L’odyssée de l’espèce », un chef d’œuvre. Saviez-vous qu'Aristote l'appelait « l’intestin de la terre » ? Saviez-vous que tous les efforts de l'agriculture depuis les débuts du néolithique prétendent faire son boulot ? Et que malgré notre « génie » nous n'avons jamais su égaler Stanley en efficacité ?
Son boulot ? C’est produire la fertilité ! C’est creuser des km de galeries et les tapisser de mucus hyper-riche en nutriments. Un lombric en forme remue 270 fois son poids de terre par an et un sol vivant contient 3 millions de ces bestioles à l’hectare. Son boulot ? C’est rendre les sols poreux afin que l’eau s’y infiltre et descende toute propre jusqu’aux nappes phréatiques. Quatre cents mètres de galeries au m2 ça aide bien à drainer ! Son boulot ? C’est structurer les sols en les collant avec son mucus afin que le premier orage venu ne les lessive pas vers les ruisseaux. Peut-être aimerez-vous savoir aussi que Stanley est hermaphrodite. Que sa sexualité est pour le moins… éclectique et qu’il n'hésite pas à se pisser dessus pour hydrater sa peau et garder sa fraîcheur scandinave ? Et comme Stanley est conscient de sa responsabilité dans l'écosystème, il pousse l'amabilité jusqu'à servir de festin d'oméga 3 aux poules et à leurs consœurs. Contrairement à nous, elles ne le méprisent pas, elles. Et voilà que ce travail colossal, ces services inestimables, quoique peu spectaculaires, sont en baisse constante dans la majorité de nos sols agricoles. Depuis au moins un siècle, nous faisons tout pour éliminer Stanley Lombrick. En travaillant autant la terre et en utilisant la chimie pour fertiliser, nous lui ôtons le gîte et le couvert. Heureusement, avec le non-labour, les couverts permanents, l’agroforesterie, nous recommençons à voir de la vie dans les champs. Enfin Stanley revient et les charrues s’éloignent.
Allez les vers ! Ne nous lâchez pas ! Votre salut est le nôtre. On ne prétendra plus faire le boulot mieux que vous ! On ne fera plus s'épuiser ces champs immenses dépourvus d’arbres et de vie. On va laisser vivre les sols pour vous encourager à entretenir cette éponge moelleuse et nourricière où s'épanouissent les racines. La santé de nos sols, de nos plantes, de nos animaux et donc, forcément la nôtre, dépend de la santé de Stanley et de tout le petit peuple souterrain du vivant.
Que vive l'agro écologie ! Et à votre santé !
Sous le chapeau « Nos amies les bêtes » (comme le dit si bien Pierre Perret) ce ver de terre peut rejoindre ► la cigale du 10 juin 2015…
C'est une publicité Mercedes-Benz entendue ce matin sur France Inter*… (et qui véhicule – encore – une image peu reluisante du « mâle blanc ») : On y entend une espèce de grand dadais bêtifiant s'évertuant à demander en mariage sans délai une donzelle éberluée par tant d'empressement. La chute du sketch est censée éclairer la belle par un slogan qui, s'il n'est pas très galant, a au moins le mérite de préciser les intentions de son prétendant :
« La location longue durée devient totalement flexible »
Hé ! Les filles ! Et là, vous ne voyez rien à balancer ?
* C'était juste avant que Nicolas Hulot ne vienne manger à belles dents véhémentes son chapeau assaisonné au glyphosate.
Entendu ce matin, encore dans les limbes du réveil (France Inter à 8 plombes et des broquilles) :
<
« Les États-Unis ont réussi la mise sur orbite (Zzzz…zzz…) d'une machine à laver » Zzzz…zzz… = …d'un télescope de la taille…
P.S. (sans aucun rapport) : À l'instant j'entends parler pour la première fois d'enfants bilantés. Comprendre, des enfants que l'on soumet à des tests d'intelligence… Whaou !
In extremis… …puisque tout juste capté sur France Inter
On ne se méfie jamais assez des expressions toutes faites. Pernicieuses, toujours en embuscade, prêtes à frapper à tout moment, elles n'épargnent pas les plus érudits. Ainsi tout à l'heure, l'historien Michel Winock, commentant son ouvrage sur Clemenceau a-t-il innocemment lâché :
« … l'offensive Nivelle, où 140 000 soldats ont été mis hors-jeu… »
La terre ne suffit plus ! Ils abandonnent leurs bouteilles d'oxygène au sommet de l'Everest. Ils déversent leurs déjections et pesticides dans les rivières. Ils enfouissent leurs saloperies nucléaires. Ils confient leurs emballages plastiques aux océans… Voilà que maintenant ils balancent leurs foutues bagnoles dans l'espace !
« Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde la voiture »
Parmi les mots anglais qui s'immiscent dans notre vocabulaire courant, il y a bien longtemps que le mixer, fleuron de Moulinex, a supplanté l'archaïque moulinette si chère à Jean-Christophe Averty. Aussi, ce matin au réveil, quand le journaliste de France Inter nous a annoncé que le théâtre de l'Odéon présentait « Les trois sœurs » de Tchékhov mixées par…(?) il m’est remonté de mes souvenirs adolescents une image mentale bien gore !
…mais si les sans-abris* écoutaient la radio ce matin, ils ont dû encore prendre un coup au moral : « Après le beurre, c'est le foie gras qui devrait manquer sur les tables pour les fêtes de fin d'année ».
France Inter – Journal de 8 heures
* Note de la rédaction .- Sans-abris : nouvelle orthographe. Le site www.larousse.fr déclare toujours "sans-abri" invariable.
Hier, je vous faisais part d'un de mes petits bonheurs de tous les jours à travers l'écriture de Clotilde de Brito. Pour Daniel Pennac, écrivain plus académique, la reine des slameuses s'est laissé aller à nous dévoiler un autre plaisir minuscule « pour que jamais personne ne l'empêche de manger des œufs mayonnaise ». Perso, c'est pas mon truc mais il en faut pour tous les goûts :
L'œuf-Mayonnaise
Souvent au restaurant je m’enquiers des entrées… Fi de la macédoine ou des tranches de pâté, Des bouquets de crevettes, des salades landaises, Je n’ai d’appétit, moi, que pour l’œuf mayonnaise !
Comme faisait Môman, avec des p’tits oignons, Avant le gigotin ou la tourte aux rognons, C’est là ma madeleine, ce qui me remplit d’aise, Ce goût de beau dimanche dans les œufs mayonnaise
Il faut évidemment qu’ils soient bien préparés, Le jaune encore fondant, le blanc assez nacré, La sauce bien légère (pas une crème anglaise !). C’est tout un art, mon cher, les bons œufs mayonnaise.
Le docteur désapprouve, mon épouse le soutient, Mes bons amis se taisent mais n’en pensent pas moins. À tous ces rabat-joie je réplique : « Foutaises ! Il n’y a rien de plus sain que des œufs mayonnaise ! »
À m’en lécher les doigts, à tacher ma chemise, Je les préfère à toutes les autres friandises. Vous ne blâmez personne pour des envies de fraises, Pourquoi vous acharner sur les œufs mayonnaise ?
Alors je le déclare, alors je vous le clame, Rien ne peut m’emmerder, rien ne me trouble l’âme (Et peu m’importe même qu’à table l'on soit treize) S’il y a devant moi de bons œufs mayonnaise.