Plusieurs dizaines de milliers d’opposants à la loi travail ont de nouveau manifesté samedi 9 avril 2016 dans les grandes de villes de France. Les défilés à Paris, Nantes et Rennes ont été émaillés d’incidents. À Paris, plusieurs milliers de personnes ont défilé l’après-midi de la place de la République à celle de la Nation, sous un ciel menaçant et dans une ambiance bon enfant malgré des incidents en fin de parcours, place de la Nation, opposant dans un face à face manifestants cagoulés et forces de l’ordre, qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et de nombreuses charges.
Masked protesters stand together during a demo on April 9, 2016 in Paris, against the French government's proposed labour law reforms.
A l’issue de la manifestation contre le mariage pour tous organisée le dimanche 26 mai 2013 à Paris, des affrontements ont opposé pendant plusieurs heures des centaines d’individus et les forces de l’ordre. La manifestation s’était déroulée dans un climat bon enfant. C’est à sa dispersion, à partir de 18 heures, que les incidents ont commencé. Plusieurs centaines d’individus ont violemment affronté les forces de l’ordre et les journalistes sur l’Esplanade des Invalides. Dans un communiqué, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, qui est venu en soirée à la préfecture de police pour suivre les événements, a imputé la responsabilité de ces heurts à l’ « extrême droite » et à la mouvance identitaire. Jets de bouteilles, de barrières métalliques voire de pavés sur les forces de l’ordre et les journalistes, agressions, slogans violents… Les fauteurs de troubles ont joué durant plus de deux heures au chat et à la souris sur l’Esplanade avec les forces de l’ordre. Présentes en nombre, celles-ci ont répliqué à coups de gaz lacrymogènes pour se dégager, couvrant le large espace faisant face aux Invalides d’un épais nuage de fumée une bonne partie de la soirée. Des mouvements de foule épisodiques ont été déclenchés au rythme des charges et des contre-charges. Au total, 293 personnes ont été interpellées au cours de la journée.
À la fin de la manifestation « Manif pour Tous » organisée avenue de la Grande Armée, à Paris, le 24 mars 2013, plusieurs centaines de personnes ont descendu l’avenue des Champs-Élysées, où elles ont été stoppées par les forces de l’ordre au niveau du Rond-Point. Les manifestants, dont certains s’étaient agenouillés devant les policiers en criant « Démocratie ! » ou en chantant La Marseillaise dans un air rendu irrespirable par les gaz, ont été pris en tenaille par des gendarmes mobiles et des CRS. Les forces de l’ordre les ont poussés sans ménagement, usant parfois de leurs matraques, dans une grande cohue. Peu après 21 heures, l’avenue était totalement évacuée, les derniers récalcitrants ayant été raccompagnés jusqu’au métro par les forces de l’ordre. À la suite de ces débordements, le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, a estimé dimanche 24 mars que la « Manif pour tous » contre le mariage des homosexuels avait « incontestablement » échappé à ses organisateurs. « La manif leur a parfois échappé, ils ont été débordés par des groupes extrémistes », a-t-il déclaré.