Ma bible au premier degré – Saison 1 – La Genèse
Résumé de l’épisode précédent :
La famine pousse Isaac à émigrer. Puisque Dieu lui interdit de migrer sur l’Égypte, tout comme son père, il retourne à Guérar. Et, tout comme son père il refait le coup de la fausse sœur. Tout comme à son père, Abimélec lui passe un savon retentissant mais, compte tenu de ses attaches avec le Très-Haut il le laisse planter ses tentes à Beer-Shéba. C’est là qu’à quarante ans, Esaü bigamise avec deux filles du pays de Papy.
25 - Mensonges, intrigues et cupidité…
Rien que de classique autour d’un lit de mort dans les grandes familles…
Le riche patriarche, sentant sa mort prochaine, fit venir Esaü, lui parla sans témoin.
« Viens voir, mon grand. Comme tu vois, c’est pas la grande forme, je perd la vue au point que je ne distingue plus rien et je sens que je vais y passer d’un instant à l’autre, alors fais-moi plaisir, fils : file me chasser un sanglier, ou un chevreuil, enfin un bon gibier, qu’on se fasse une dernière daube comme j’aime. Après pareil festin je te donnerai ma bénédiction et je pourrai partir l’estomac et le cœur en paix ».
Plutôt sympa comme dernières volontés, tu trouves pas ? Mais pendant cet émouvant tête-à-tête, Rebecca, en marâtre suspicieuse, écoute à la porte et n’en perd pas une miette. Sitôt son grand benêt d’aîné parti traquer le gibier, elle convoque son petit Jacob-chéri-de-sa-môman et lui expose un plan machiavélique :
« Pour faire la pige à ton grand con de frère, tu vas me tuer deux cabris du troupeau. J’en fais une daube comme ton père l’aime et tu lui porteras toi-même. Pas vu, pas pris, c’est toi qui récupère la bénédiction !
— Mais M’man, mon frère c’est un grand rouquin avec du poil partout et moi j’ai une peau de bébé Cadum. Le père, y va s’en apercevoir et c’est plutôt une bonne malédiction que je vais me récupérer !
— Écoute-moi, petit dégonflé : dans ce cas, la malédiction je me la prends pour moi ! Et maintenant cours m’occire ces chevreaux !
Et Rebecca, qui n’en est pas à une escroquerie près, te transforme fissa les cabris en venaison.
Histoire de peaufiner sa supercherie, elle habille Jacob avec les fringues d’Esaü et, de plus, elle lui goupille des espèces de mitaines et un cache-col avec la peau des chevreaux pour figurer la pilosité d’Esaü. (Devait être drôlement poilu, le rouquin !) Et ça marche ! Doit être sacrément mal en point le patriarche pour se laisser berner ! Il faut dire que par deux fois Jacob lui confirme qu’il est bien Esaü ! Il a bien eu un doute sur la voix le vieil Isaac, mais les poils sur les mains… et l’odeur (de la chèvre, mon pauvre Esaü !) le rassurent ! Pas fin gourmet, l’ancêtre ! Il déguste son faux gibier et, comme promis (à Esaü), il donne sa bénédiction. Je te la fais en résumé :
« Que Dieu te donne : une terre fertile et un peu de pluie ; du blé et du vin comme s’il en pleuvait ; du rhum, des femmes et de la bière, nom de Dieu (non, j’déconne…) ; plein d’esclaves soumis et que des nations se prosternent devant toi, ainsi que les fils de ta mère. Et puis n’oublie jamais : malédiction pour malédiction, bénédiction pour bénédiction. On n’a pas encore inventé la politique de la joue tendue ! »
À peine Jacob retourné chez sa mère, voilà Esaü qui rapplique. Il se met vite fait aux fourneaux et concocte la daube de gibier qu’attend son père. Tu parles d’une surprise quand ils se rendent compte de la supercherie ! Et Isaac qui reconnaît avoir donné sa bénédiction à l’autre !
« C’est trop injuste ! Déjà mon droit d’aînesse, et maintenant ta bénédiction. Snif, c’est vraiment trop injuste !
— Oui, je comprends bien, mais qu’est-ce que tu veux, donner c’est donner, reprendre c’est voler. Mais je veux bien t’accorder une consolante : ta terre ne sera peut-être pas fertile et il y aura sans doute la sècheresse mais tu vivras de ton épée. Tu seras peut-être asservi à ton frère mais tu auras toute liberté de te balader ou tu voudras pour échapper à sa tutelle. Voilà, mon grand, c’est tout ce que je peux faire ».
Il est fumasse, Esaü ! Tu parles ! Au lieu de royaumes prospères à n’en plus finir, le voilà qui reçoit une promotion au grade de chevalier errant ! Et il bougonne assez haut pour être entendu « Attends-voir un peu que le père passe l’arme à gauche et je m’en vais te la crever, moi, la petite ordure ! »
Bien entendu, il se trouve une oreille qui traîne dans les parages et ces fraternels propos sont bien vite rapportés à Maman Rebecca. Elle se dit que ses manigances, c’est en train de tourner vinaigre ! Et que la grande brute pourrait bien lui occire l’angelot. Il faut parer au plus pressé et exfiltrer Jacob de ce guêpier.
« Voilà, mon Jaco, ton frère est dans une rogne noire. Il est bien capable de te faire la peau. Alors le mieux que tu aies à faire, c’est de filer te mettre au vert chez Tonton Laban, mon frère, au moins le temps que la colère d’Esaü retombe. Je te ferai signe quand ça ira mieux ».
Et puis, garder la face ! Elle s’en va entortiller le vieux Isaac pour donner un prétexte à la fuite du cadet. Tu te rappelles que ce n’est pas tout rose entre ses brus, originaires du pays de Heth, et eux. (On ne sait toujours pas vraiment pourquoi, en fait…)
Rebecca va jouer cette carte auprès d’Isaac :
« Tu sais, je suis dégoutée par les pétasses d’Esaü. Elles me pourrissent la vie. Si ça doit être pareil avec les femmes de Jacob, je préfère en finir ! »
Et en parfaite intrigante, elle doit bien susurrer deux mots au père au sujet des épouses si parfaites qu’on trouve au pays de son frère, Laban. Mais on verra ça au chapitre suivant…
C’était la Génèse – 27
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