Le journal de Jeff

Réveil au camping municipal « Les Portes du Trièves » de Monestier-de-Clermont (Isère). La tenancière de l'établissement est en émoi : la centrale de chauffage de l'eau est en panne. Je la rassure à mon sujet en lui déclarant, non sans suffisance, que j'ai l'eau chaude à bord.
Déjeuner sur une aire de la route Napoléon. Arrivée à Cagnes-sur-mer vers 16 h. Je grimpe aussitôt à Haut-de-Cagnes, à la rencontre de mes souvenirs d'adolescence. Je retrouve la maison mise à la disposition de mon père et des siens au début des années 60 par la veuve d'un pein­tre assez coté à l'époque dont je n'arrive pas à me rappeler le nom avec certitude…
Adossée à une pente, la bâtisse, aujourd'hui occupée par des Hollan­dais, nom sur les boites aux lettres faisant foi, possède deux entrées. Ma chambre donnait sur celle du haut, juste en dessous de la place Grimaldi, point culminant du village. Un orchestre sud-américain jouait tous les soirs à la terrasse d'un bar-restaurant de cette place et je m'endormais au son de la bamba.
Haut-de-Cagnes me semble moins animé qu'autrefois. Il est vrai que nous sommes à la fin de septembre. Et de célébrités, point. On pouvait croiser dans les ruelles des gens comme Georges Ulmer, Mouloudji ou le nain Piéral, ainsi que de nombreux peintres, séduits par la lumière du lieu. J'ai vu Brigitte Bardot et Jacques Charrier escalader, depuis un ca­briolet, le mur de leur résidence estivale pour tenter d'échapper aux pa­parazzi. En découvrant les images dans la presse people de l'époque, je me suis exclamé, tel un hussard après la bataille d'Austerlitz : « J'y étais ! ».

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À Lourdes ^🛈Sur fr.wikipedia.org
Lourdes (Lorda en occitan gascon) est une com­mune française d'environ 16 000 habitants située dans le département des Hautes-Pyrénées dans la région Midi-Pyrénées. Centre de pèlerinage catho­lique depuis 1858, elle accueille chaque année 6 millions de pèlerins ou visiteurs venus du monde entier., nous passons la nuit sur le parking du centre Leclerc, dont une partie fait office d'aire gra­tuite pour camping-cars. Nous sommes une bonne dizaine. Faut-il préciser que l'installation des servi­ces est inopérante pour cause de dégradations ? Pas grave, je suis à jour de mes pleins et vidanges. Arrivé en ville, je pose l'Eurocamp dans une rue excentrée, sur une hau­teur que je descends à vélo.

Les sanctuaires ^🛈Sur lourdes-infotourisme.com
Rapidement après les Apparitions de Lourdes, différents édifices sont bâtis dans le domaine du Sanctuaire, dont 3 basiliques. Lieux de célébra­tions, elles sont également des lieux incontour­nables de l’art religieux. À découvrir absolument., tels qu'en mon souvenir, forment un incroyable a­moncellement architectural. J'assiste à la fin de la messe des malades, fais brûler quelques cierges et prends la file d'attente pour le passage au pied de la grotte. Pour ceux qui connaissent l'endroit, elle démarre au niveau des robinets d'eau de Lourdes.
J'ai oublié l'existence de la basilique souterraine Saint-Pie X, qui peut accueillir 25.000 personnes. N'ayant pas préparé ce voyage, je la rate. Normal : elle est souterraine et n'apparait donc pas dans le paysage !

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Dans le fort de Douaumont ^🛈Sur fr.wikipedia.org
Le fort de Douaumont est un fort Séré de Rivières. Après la guerre de 1870, un plan de défense de la frontière est établi par Séré de Rivières qui fait construire 38 forts et ouvrages sur un périmètre de 40 kilomètres autour de la ville de Verdun., les visiteurs circulent li­brement. On se perd dans le dédale de ses couloirs sombres et humides. J'ai l'impression d'être un rat d'é­gout.

Dans le fort de Vaux ^🛈Sur thetunnel.free.fr
Occupé par les Allemands, le 7 juin 1916, le fort de Vaux est repris par les Français le 2 novembre. Sa défense est réorganisée. Il eut encore à subir le feu de l'artillerie allemande, mais celle-ci ne lui occasionna plus que des dégats mineurs., j'entends une conversation entre un gardien et un beauf. « On ne visite que 8 % du fort », dit le gardien. « On ne voit rien alors ! », répond le beauf, contrarié.

52 photos, 1 vidéo

Dans l'Ossuaire de Douaumont ^🛈Sur fr.wikipedia.org
L'ossuaire de Douaumont fut créé après la bataille de Verdun. Il abrite un cloître long de près de 137 mètres avec des tombeaux pour environ 130 000 soldats inconnus, Allemands et Français, indéfectiblement entremêlés. En face de l'ossuaire se trouve un immense cimetière. un immense hall, appelé cloître, contient les tombeaux représentant les secteurs géographiques de la bataille de Verdun, le bouclier où brûle la flamme du souvenir les jours de cérémonie et une chapelle. Je commence ma visite par la tour de 46 m. Arrivé au musée qu'elle abrite, la batterie de mon appareil photo me lâche. Habituellement, j'en ai une de rechange dans mon sac, mais là, j'ai changé de sac ! Je continue avec le camescope. La plateforme supérieure m'offre le vertige et une vue panoramique que, curieuse­ment, j'oublie de filmer.

Le Mémorial de Verdun ^🛈Sur memorial-de-verdun.fr/
Au cœur des collines de Verdun encore ravagées par les millions d'obus qui ont causé la mort de 300 000 personnes et fait 400 000 blessés en moins d'un an, le Mémorial de Verdun rassemble les vestiges de la plus célèbre bataille de la première guerre mondiale. est un des principaux musées européens de la Première Guerre mondiale. Il présente classiquement des objets per­sonnels ou militaires de la vie quotidienne des hommes qui ont vécu la terrible bataille de Verdun.

70 photos, 1 vidéo

En l'absence de structure d'accueil des camping-cars et peut-être pour cette raison, Lille semble plutôt conciliante pour leur stationnement en ville. Je me gare dans une rue discrète.
Mes pas me portent (ai-je dit que je n'avais pas de vélo ?) sur la place de l'Opéra, sur la Grand-Place ^🛈Sur photoenligne4.free.fr
Au cœur de la cité lilloise, la Grand'Place porte désormais le nom de l'Homme du 18 juin qui naquit dans la capitale des Flandres le 22 novembre 1890. (place Charles-De-Gaulle) puis rue Faidherbe, avec ses Mi-anges, mi-démons installés à l'occasion de Lille 3000.

La cathédrale Notre-Dame de la Treille ^🛈Sur nordmag.fr
La basilique-cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille est la cathédrale de Lille. De style néo-gothique, elle est située dans le quartier du Vieux-Lille et abrite une statue miraculeuse de la Vierge Marie., dernière cathédrale du XX^e siècle, est née dans l’esprit de riches Lillois du XIX^e siècle. Ceux-ci souhaitaient, à cette époque, bâtir la plus somptueuse et la plus parfaite église dans le style gothique du XIII^e siècle, afin d’y abriter une sainte image mariale, l’antique statue de Notre-Dame de la Treille.

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Bruges est d'une incroyable richesse patrimoniale. C'est sûr, je ne verrai pas tout, mais j'ai bien suivi mon pro­gramme. Ne reste plus à visiter ce matin que la cathé­drale Saint-Sauveur, le musée Memling et le musée de la pharmacie de l'ancien hôpital Saint-Jean.

CATHEDRALE SAINT-SAUVEUR.
La Cathédrale Saint-Sauveur ^🛈Sur petitfute.com
La plus ancienne des églises paroissiales de Bruges est une grande et sombre église de briques, essentiellement gothique, avec des éléments Renaissance, édifiée à partir du XII^e siècle. est à un jet de boule de pétanque du musée. J'entre. Le jubé, balcon qui se situe habituellement entre le chœur de la nef est ici décalé à l'entrée de la nef et supporte les gran­des orgues. Le musée de la cathédrale n'ouvre que l'après-midi. Je ne reviendrai pas.

MUSEE MEMLING, PHARMACIE SAINT-JEAN.
Le musée Memling ^🛈La chapelle et l’infirmerie de l'ancien hôpital Saint-Jean (Johannishospital) abritent le musée Memling qui contient six œuvres majeures du dernier des grands Primitifs flamands. ne contient pas seulement les œuvres maî­tres­ses de Hans Memling ^🛈Sur fr.wikipedia.org
Hans Memling est un peintre allemand, puis flamand, né à Seligenstadt vers 1435-1440 et mort à Bruges en 1494.. Situé dans l'ancien hôpital Saint-Jean, il resti­tue l’atmosphère des salles des malades et de la vie hospitalière de l’ancien temps. Les meubles, les toiles, les statues et les objets d’argen­terie et d’étain qui y sont exposés, illustrent comment on prenait soin des corps et des âmes tout au long des siècles.
L'ancienne pharmacie ^🛈L’ancienne pharmacie du XVII^e, est une vénérable officine aux meubles sombres, lourds et riches qui portent encore les pots, mortiers, balances et autres accessoires traditionnels de la profession. de l'hôpital est située dans un autre bâtiment. Prises sans flash, mes photos sont ratées de chez Flou. À côté, la chambre des titulaires restitue l'atmosphère d'un intérieur bourgeois du XII^e siècle. Elle doit son nom (attribué à la fin du XIX^e siècle) aux titulaires ici portraiturés, magistrats qui au cours des siècles ont représenté les autorités de la cité au sein de l'hôpital dont ils venaient chaque année vérifier les comptes.

Retour à l'aire des campings-car vers midi et quart. Surprise : l'horoda­teur me compte deux nuits (45 €) parce que j'ai dépassé l'heure de mon arrivée hier. À vélo, je serais rentré plus tôt. Na !
L'après-midi est occupé par le voyage vers Lille avec une halte au Carrefour d'Armentières pour acheter des victuailles.

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Départ de l'aire des camping-cars vers 11 h, pour la visi­te pédestre de Bruges, la Venise du nord.

Place 't-Zand ^🛈L'ensemble de sculptures réalisées par Stefaan Depuydt et Livia Canestraro autour de la fontaine de la place 't-Zand (1986) comprend quatre groupes: “Les Baigneuses” (représentation symbolique des villes d’Anvers, Bruges, Gand et Courtrai), “Paysage en Flandre”, “Les pêcheurs” (accentuant les liens entre Bruges et la mer) et “Les cyclistes”., une fontaine est entourée par quatre groupes de sculptures en métal, dont un groupe de cyclistes. La petite reine règne sur Bruges. Les parkings pour bicyclettes sont nombreux. Celui devant la gare est impressionnant. Mais pourquoi n'ai-je pas emporté mon vélo ?
De ce fait, la circulation des automobiles se fait plus discrète. Au bord des canaux, on entend le léger ronflement des bateaux à moteur et dans les rues, le pas des chevaux qui tirent une multitude de calèches. Très animée avec ses terrasses de cafés, la Grand-Place ou Place de Bruges (Brugge Markt) est entourée par des bâtiments remarquables, dont le Beffroi ^🛈Sur philagodu.be
Les Halles et le Beffroi constituent le principal fleuron architectural médiéval de Bruges. le plus prestigieux de Belgique (avec celui de Bruxelles).

DE BURG.
La basilique du Saint-Sang ^🛈Sur formatage.org
La chapelle du Saint-Sang (basilique depuis 1923), à droite de l'Hôtel de Ville, est un sanctuaire à deux étages de style roman, pourvu d'une jolie façade Renaissance. m'a bien eu. Je n'ai rien compris à son architecture. Vu de la place du Bourg (De Burg), c'est joli mais ça ne ressemble pas à une basilique. Je crois que j'ai raté la chapelle basse, à moins que ce soit le contraire. Il y aurait même une crypte ! Paraît que la fiole du saint Sang est exposée dans la chapelle haute tous les vendredis au public. Point vu de fiole. Vu en revanche, dans le petit Museum de la Basilique, le reliquaire du Saint Sang ^🛈Sur holyblood.com
Le grand reliquaire du Saint Sang (1617) est dû à l'orfèvre brugeois Jan Crabbe qui utilisa pour sa réalisation environ 30 kg d'or et d'argent et plus de cent pierres précieuses. qui la contient lors de la fameuse procession annuelle.

MUSEE GROENINGE. Le Groeningemuseeum abrite normalement une fabuleuse collection de toiles du XVe siècle à nos jours ^🛈Le musée Groeninge possède quelques-unes des toiles les plus célèbres du monde.. Une affiche en flamand fait état d'un certain Karel De Stoute, que je ne connais pas. Croyant qu'il s'agit d'une exposition temporaire en plus des expositions permanentes et toujours intéressé par les nouveaux artistes, j'entre (9 €). Au final, je m'aperçois que l'exposition temporaire a pris la place des expositions permanentes, que Karel De Stoute est Charles le Téméraire (appelé ici Charles le Méchant) et que la vie et l'œuvre de ce dernier ne m'intéressent pas beaucoup. Je n'essaie même pas de contourner l'interdiction de photographier ! Plus tard, dans une boutique de la ville où j'achète un guide, un couple de touristes francophones dénonce ce scandale. J'acquiesce.

EGLISE NOTRE-DAME. L'église Notre-Dame abrite de nombreux objets d'art, dont la très célèbre Vierge à l'Enfant ^🛈La Vierge à l'Enfant ou Madone de Bruges est une sculpture de marbre représentant la Vierge avec l'Enfant Jésus. L'œuvre fut réalisée entre 1501 et 1504. Elle est la seule sculpture de Michel-Ange qui soit sortie d'Italie de son vivant., de Michel-Ange. Pas moyen de voir les tombeaux de Charles le Téméraire et de sa fille Marie de Bourgogne, l'espace étant fermé à la visite à l'heure de mon passage. Damned !

BEGUINAGE DE LA VIGNE. Le Béguinage de la vigne ^🛈Les béguines, ces femmes qui consacraient leur vie à Dieu sans pour autant se retirer du monde, fondèrent au XIII^e siècle des béguinages, ensembles clos répondant à leurs besoins spirituels et matériels. (Begijnhof), fondé en 1245 par Marguerite de Constantinople, comtesse de Flandre et du Hainault, est un monde étonnant de sérénité. Un panneau demande le silence. Datant du XVII^e s, les maisons, simples, blanches, et l'église en brique, entourent une pelouse où poussent des jonquilles, parmi de grands arbres penchés. Aujourd'hui, les bénédictines ont remplacé les béguines dont elles ont gardé le costume.

Retour à l'aire des camping-cars et fin de la longue marche vers 18 h 30.

Cette journée pour vieux fan de cinéma commence le matin par la visite de Bergues, la ville de Bienvenue chez les Ch'tis. et se poursuit l'après-midi par un crapahutage autour des plages de Zuydcoote et Bray-Dunes, filmées sous les bombes dans Week-end à Zuydcoote.

Au retour de ma longue promenade dans Bergues, j'ai la surprise de constater qu'une friterie s'est garée tout près de l'Eurocamp. Le parking est hors de la ville sur une zone d'entreprises qui semblent toutes fermées. Désert quand je suis arrivé, il est maintenant très animé. Je ne résiste pas à l'odeur des frites. Une demi-heure d'attente tout de même devant le fourgon de Fred...

À Zuydcoote, je recherche la plage et l'hôpital militaire filmés par Henri Verneuil. Je découvre les Dunes Marchand, une réserve naturelle de 83 ha, que je ne parcours pas totalement ! Rapide promenade le long du front de mer à Bray-Dunes, dernière plage avant la Belgique, et retour à Zuydcoote où je trouve enfin ce que je cherche. Il faut parfois être têtu. Bivouac sur une place de Bray-Dunes, autorisée aux camping-cars (me dit-on à l'office de tourisme) pour la neuvième nuit du voyage.

Ce matin, mes pas me conduisent d'abord au Courgain, l'ancien quartier de pêcheurs de Calais, qui mena une existence autonome, avec ses traditions, jusqu'à sa destruction en 1940. A voir : le Bassin du Paradis, creusé au XII^e s, situé face à l'immeuble dit de « la Matelote » dont l'architecture est conçue pour résister aux tempêtes. En retrait, le phare a été érigé en 1848 pour remplacer la lanterne de la tour du Guet.
La matinée se poursuit avec la visite de l'excellent Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle. De dentelle, point. La salle est en travaux. Je n'en ferai pas une maladie. Des beaux-arts, oui. Et de très bons. Une des gardiennes du musée me rejoint. Nous conversons fort agréablement. Vers 11 h 30, je suis de retour au camping municipal de Calais, où nous avons passé, Roc'h et moi, la septième nuit du voyage.

Malo-les-Bains est maintenant un quartier de Dunkerque. C'est là que se trouve la plage de la ville. Et c'est au début de cette plage que se trouve une aire de stationnement pour camping-cars, avec vue sur la mer du Nord. Pour rejoindre le centre-ville, cet après-midi, il a fallu marcher (quand on n'a pas de vélo !). Au passage, arrêt devant la chapelle Notre-Dame des Dunes et au pied de la tour bourguignonne de Leughenaer (vers 1405).

À quai devant le Musée portuaire (maquettes de bateaux anciens et objets de marine), sont amarrés la Duchesse Anne, le plus grand voilier conservé en France, le Sandettie, qui fut le dernier bateau-feu (ou bateau-phare) et l'Entreprenant, vieux remorqueur à la retraite.

L'église Saint-Eloi est maintenant séparée de son beffroi, qui dans les temps anciens lui servait de clocher. Ne pas le confondre avec le beffroi de l'Hôtel de Ville, bien joli lui aussi.

Retour à l'Eurocamp peu après 18 h. Je trouve un bus mais je ne descends pas au bon arrêt et me perds un peu dans Malo-les-Bains. Marchons, marchons... Nous passons ici la huitième nuit du voyage.