Collision de fables
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Collision de fables
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Ma bible au premier degré – Saison 1 – La Genèse
Résumé de l’épisode précédent :
En route pour le pays de son oncle Jacob hallucine au bivouac. Il voit des anges qui montent à l’échelle… Au matin, il repart tout requinqué. Aux environs de Paddan-Aram il monte le traditionnel guet-apens du puits et lève Rachel qui le présente à papa Laban. Accueilli comme un fils, il tape l’incruste et sait se montrer utile. Quand Laban aborde le sujet de sa rémunération il ne réclame rien d’autre que la petite Rachel pour épouse. Contre sept ans de turbin, quand même…
27 – Esclavage familial, entourloupes & coucheries
Et voilà le Jacob, tout jouasse, qui trime pendant sept ans au ranch de tonton. Le jour venu, il vient trouver son futur beau-dabe et lui dit que le moment serait venu de se la faire rigoler un peu. Sans barguigner, Tonton Laban organise une grande fiesta au kibboutz avec toute la smala.
Sur la fin de la teuf, il amène la fille au neveu, avec en prime Zilpa, sa servante attitrée.
Ne serait-ce vraiment que le lendemain au réveil que Jacob se rend compte qu’il y a maldonne ? On lui a livré la grande sœur, la grande Léa (il devait en tenir une chouette pour s’être laissé ainsi abuser… À moins que… Mais non ! Qu’est-ce que tu vas penser là…). Bien sûr, Jacob vient au renaud : c’est de la triche, c’est pas ce qui était prévu, et nanani, et nananère…
Et là, il se fait rembarrer brutal par tonton Laban, genre : « Ici, mon p’tit père, on respecte la tradition : l’aînée d’abord. Mais comme je suis pas mauvais bougre, je te propose un marché : tu gardes celle-ci disons, jusqu’à la fin de la semaine et on te filera l’autre en plus si tu acceptes de repiquer au taf pour sept berges ». Coinçaga, le Jacob ! Il tire sa semaine, signe un nouveau CDD et il obtient enfin sa Rachel avec, encore en prime, sa servante Bilha. Et voilà ! Ce vieux renard de Laban, il t’a casé ses deux harpies d’un seul coup d’un seul, avec quatorze ans de turbin au black par-dessus-le marché ! Bien joué tonton !
Et Dieu dans tout-ça ?
Il voit bien que c’est pas le panard pour la grande Léa qui a été fourguée par surprise. Du coup, pour la consoler, Il la rend féconde tandis qu’Il laisse la petite sœur stérile. Tu vois l’embrouille ? Et voilà ma Léa qui se met à pondre en rafale pour se bloquer le Jacob. Ruben, Siméon, Lévi. Trois mâles, ça devrait faire ? Et ben non… Allez un petit dernier Juda avant la méno. Mais que tchi, côté cœur, Jacob, il n’en a toujours que pour sa Rachel.
Parlons-en de Rachel ! La jalouse ! Elle l’a sec de voir sa frangine lapiner à tout va, alors qu’elle n’arrive pas à se faire loger un polichinelle ! La v’là qui fait une scène à Jacob avec chantage au suicide à l’appui. Le Jacob, il gueule un bon coup : « C’est quand même pas ma faute si Dieu t’a faite stérile ! »
Rachel gamberge le truc et vient à la relance : « Écoute Jacob, je veux un mioche ! Alors va un peu niquer la bonne, on dira rien, ça sera comme mon petit à moi ». Pas chien, Jacob va fourrer Bilha. Rachel récupère un petit Dan. Et, histoire de pas rester sur un coup sec, Bilha lui fait un autre fils, Nephtali. Et voilà ma Rachel toute fiérote qui fait la nique à sa sœur, genre j’ai lutté divinement, j’ai vaincu ! (Oh la tricheu-se !)
C’est sans compter avec la rouerie de Léa. Même hors-jeu, elle va monter au but ! Fastoche ma fille, qu’elle se dit : fais comme ta sœur ! Et la voilà qui pousse Zilpa (mais si, tu te souviens, la servante donnée en prime au mariage) dans le lit de Jacob. Bingo ! C’est d’abord un premier fils, Gad, Et puis encore un Aser, pour finir en beauté. Et va savoir pourquoi, Léa se dit heureuse parce qu’enfin les filles (les copines ?) la disent heureuse.
Voilà. C’était pas joli-joli, mais c’était la Génèse 29.20 à 30-13
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dans ► 1 La Génèse – 1.27 Esclavage, entourloupes et coucheries.
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Ma bible au premier degré – Saison 1 – La Genèse
Résumé de l’épisode précédent :
Isaac se sent au bout du rouleau. Faible, presque aveugle, il veut s’offrir une bonne bouffe avant le grand voyage. Il envoie Esaü chasser du gibier et, au dessert, il lui donnera sa bénédiction. Rebecca intrigue bassement pour que ce soit Jacob qui se substitue à son frère par de grossières ficelles et récupère la bénédiction du vieux. Ça marche.
Esaü piégé une nouvelle fois par son frangin jure de lui faire la peau dès le décès de papa. Rebecca exfiltre son Jacob préféré au prétexte d’aller chercher une femme au pays de Laban, son frère.
26 – Des anges flemmards et Encore une histoire de puits
Une fine mouche, Rebecca ! Elle manœuvre si bien que c’est Isaac qui se charge d’expédier Jacob au diable Vauvert. Non sans une petite bénédiction pour la route. L’est quand même pas trop fiérot, Jacob… Ça ressemble bien un peu à un bannissement ce départ précipité… Et au bivouac, sa nuit est plutôt agitée.
Il fait un rêve bizarre. Un rêve d’échelle… Une échelle qui monte au ciel, un aménagement bien pratique pour les anges qui vont à leur boulot sur terre et reviennent rendre compte au bureau du patron (besoin d’une échelle ! Ils doivent pas être très forts côté vol ascensionnel, les emplumés). Justement, le patron vient jeter un œil par le trappon. Et Jacob rêve qu’il s’entend réconforté par le Boss en personne :
« Te frappe pas, fils. Ce coin que t’as choisi pour dormir, je te le donnerai, à toi et à ton innombrable postérité. Et tu l’agrandiras tous azimuts. Te fais donc plus de bile, tu reviendras et d’ici là, je garde un œil sur toi ».
Au réveil, pour bien se rappeler du coin, Jacob fait un cairn de la pierre qui lui avait servi d’oreiller et (pour bien la reconnaître ?) il verse dessus un peu de sa gourde d’huile (?). Ne lui reste plus qu’à se confondre en remerciements à l’adresse de son Dieu onirique, de faire quelques promesses au même, et Jacob reprend, tout ragaillardi, la route de Paddan-Aram (non, c’est pas une chanson d’Edit Piaf !)
Il arrive dans les faubourgs de Paddan-Haram à l’heure où les agneaux (et les bergères) vont boire. Vieille méthode éprouvée une génération plus tôt : il se met à l’affût au coin du puits et tombe « par hasard » sur la cousine Rachel qui garde les moutons.
La cousine est gironde et elle, elle le trouve plutôt beau gosse. Il la lui joue sentimental-larme-à-l’œil, et viens, je te présente à papa Laban ! Emballez c’est pesé ! Le tonton, tout content de rencontrer le gamin de sa frangine, l’héberge. Cool.
Mon Jacob tape l’incruste, filant un coup de main à gauche, à droite. Au bout d’un mois, Tonton Laban, qui n’avait pas les yeux dans sa poche, se dit qu’il y a coup à jouer. Il va trouver le gamin et il lui sort sa propose : « C’est pas parce que tu es mon neveu que je vais te faire marner à l’œil. Dis-moi ton prix et je te fais un CDD ». Et Jacob, qui avait certainement gambergé la situasse, lui répond cash : « Ecoute tonton, j’en pince pour la petite Rachel. Alors si t’es d’ac, je bosse gratos pendant sept ans et je marie la petite ».
— Tope là, mon Jacob. Et puis comme ça, ça sort pas de la famille.
C’était la Genèse – 28 à 29.19
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dans ► 1 La Génèse – 1.26 Anges flemmards et histoire de puits.
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« Je n'ai jamais eu l'idée d'insulter la marine française. Au contraire, je l'admire, je l'aime… »
Rebaptisé « Rhapsody », le navire amiral de la SNCM, racheté par MSC, va bientôt quitter Marseille
On le surnommait « Piège de Cristal »…
L'une des raisons pour lesquelles le Napoléon Bonaparte occupait une place à part au sein de la flotte de la SNCM, était sa réputation de bateau à fort caractère. Les navigants l'avaient d'ailleurs surnommé « piège de cristal » ; une référence au fameux film d'action qui traduisait à la fois le respect et la crainte qu'inspirait ce navire au comportement presque humain. Comme l'explique l'un de ses anciens commandants :
« Avec ce bateau, rien n'était jamais figé ni gravé dans le marbre. Il surprenait tous les jours son équipage ». Et ce même commandant de préciser : « Quand nous quittions Marseille par le chenal, juste avant de franchir la passe Sainte-Marie je faisais toujours donner un petit coup de barre à droite puis un petit coup de barre à gauche pour voir comment il avait décidé de réagir ce jour-là. Et effectivement, ce n'était jamais pareil que la veille. C'était le côté attachant du Bonaparte ».
Philippe Gallini. La Provence – 3 mai 2014
Ah ce Napoléon Bonaparte, quel farceur ! Et son Commandant ! Quel esprit primesautier !
Et leurs 2400 passagers : quels veinards !
Le “Napoléon Bonaparte” échoué dans le port de Marseille après son accident en 2012.
Farceur… et roublard ! Une facétie à 60 M€ (pour l’assureur).
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Satané vocabulaire !
Éboulements en Afghanistan : les villageois fuient la contrée.
Éboulements dans les villages perchés des Alpes-Maritimes : les habitants sont accueillis dans les centres de secours.
Il me vient une question à la manière de Frédéric Pommier : « À partir de quel degré d’exotisme un habitant devient-il un villageois ? ».
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Ma bible au premier degré – Saison 1 – La Genèse
Résumé de l’épisode précédent :
La famine pousse Isaac à émigrer. Puisque Dieu lui interdit de migrer sur l’Égypte, tout comme son père, il retourne à Guérar. Et, tout comme son père il refait le coup de la fausse sœur. Tout comme à son père, Abimélec lui passe un savon retentissant mais, compte tenu de ses attaches avec le Très-Haut il le laisse planter ses tentes à Beer-Shéba. C’est là qu’à quarante ans, Esaü bigamise avec deux filles du pays de Papy.
25 - Mensonges, intrigues et cupidité…
Rien que de classique autour d’un lit de mort dans les grandes familles…
Le riche patriarche, sentant sa mort prochaine, fit venir Esaü, lui parla sans témoin.
« Viens voir, mon grand. Comme tu vois, c’est pas la grande forme, je perd la vue au point que je ne distingue plus rien et je sens que je vais y passer d’un instant à l’autre, alors fais-moi plaisir, fils : file me chasser un sanglier, ou un chevreuil, enfin un bon gibier, qu’on se fasse une dernière daube comme j’aime. Après pareil festin je te donnerai ma bénédiction et je pourrai partir l’estomac et le cœur en paix ».
Plutôt sympa comme dernières volontés, tu trouves pas ? Mais pendant cet émouvant tête-à-tête, Rebecca, en marâtre suspicieuse, écoute à la porte et n’en perd pas une miette. Sitôt son grand benêt d’aîné parti traquer le gibier, elle convoque son petit Jacob-chéri-de-sa-môman et lui expose un plan machiavélique :
« Pour faire la pige à ton grand con de frère, tu vas me tuer deux cabris du troupeau. J’en fais une daube comme ton père l’aime et tu lui porteras toi-même. Pas vu, pas pris, c’est toi qui récupère la bénédiction !
— Mais M’man, mon frère c’est un grand rouquin avec du poil partout et moi j’ai une peau de bébé Cadum. Le père, y va s’en apercevoir et c’est plutôt une bonne malédiction que je vais me récupérer !
— Écoute-moi, petit dégonflé : dans ce cas, la malédiction je me la prends pour moi ! Et maintenant cours m’occire ces chevreaux !
Et Rebecca, qui n’en est pas à une escroquerie près, te transforme fissa les cabris en venaison.
Histoire de peaufiner sa supercherie, elle habille Jacob avec les fringues d’Esaü et, de plus, elle lui goupille des espèces de mitaines et un cache-col avec la peau des chevreaux pour figurer la pilosité d’Esaü. (Devait être drôlement poilu, le rouquin !) Et ça marche ! Doit être sacrément mal en point le patriarche pour se laisser berner ! Il faut dire que par deux fois Jacob lui confirme qu’il est bien Esaü ! Il a bien eu un doute sur la voix le vieil Isaac, mais les poils sur les mains… et l’odeur (de la chèvre, mon pauvre Esaü !) le rassurent ! Pas fin gourmet, l’ancêtre ! Il déguste son faux gibier et, comme promis (à Esaü), il donne sa bénédiction. Je te la fais en résumé :
« Que Dieu te donne : une terre fertile et un peu de pluie ; du blé et du vin comme s’il en pleuvait ; du rhum, des femmes et de la bière, nom de Dieu (non, j’déconne…) ; plein d’esclaves soumis et que des nations se prosternent devant toi, ainsi que les fils de ta mère. Et puis n’oublie jamais : malédiction pour malédiction, bénédiction pour bénédiction. On n’a pas encore inventé la politique de la joue tendue ! »
À peine Jacob retourné chez sa mère, voilà Esaü qui rapplique. Il se met vite fait aux fourneaux et concocte la daube de gibier qu’attend son père. Tu parles d’une surprise quand ils se rendent compte de la supercherie ! Et Isaac qui reconnaît avoir donné sa bénédiction à l’autre !
« C’est trop injuste ! Déjà mon droit d’aînesse, et maintenant ta bénédiction. Snif, c’est vraiment trop injuste !
— Oui, je comprends bien, mais qu’est-ce que tu veux, donner c’est donner, reprendre c’est voler. Mais je veux bien t’accorder une consolante : ta terre ne sera peut-être pas fertile et il y aura sans doute la sècheresse mais tu vivras de ton épée. Tu seras peut-être asservi à ton frère mais tu auras toute liberté de te balader ou tu voudras pour échapper à sa tutelle. Voilà, mon grand, c’est tout ce que je peux faire ».
Il est fumasse, Esaü ! Tu parles ! Au lieu de royaumes prospères à n’en plus finir, le voilà qui reçoit une promotion au grade de chevalier errant ! Et il bougonne assez haut pour être entendu « Attends-voir un peu que le père passe l’arme à gauche et je m’en vais te la crever, moi, la petite ordure ! »
Bien entendu, il se trouve une oreille qui traîne dans les parages et ces fraternels propos sont bien vite rapportés à Maman Rebecca. Elle se dit que ses manigances, c’est en train de tourner vinaigre ! Et que la grande brute pourrait bien lui occire l’angelot. Il faut parer au plus pressé et exfiltrer Jacob de ce guêpier.
« Voilà, mon Jaco, ton frère est dans une rogne noire. Il est bien capable de te faire la peau. Alors le mieux que tu aies à faire, c’est de filer te mettre au vert chez Tonton Laban, mon frère, au moins le temps que la colère d’Esaü retombe. Je te ferai signe quand ça ira mieux ».
Et puis, garder la face ! Elle s’en va entortiller le vieux Isaac pour donner un prétexte à la fuite du cadet. Tu te rappelles que ce n’est pas tout rose entre ses brus, originaires du pays de Heth, et eux. (On ne sait toujours pas vraiment pourquoi, en fait…)
Rebecca va jouer cette carte auprès d’Isaac :
« Tu sais, je suis dégoutée par les pétasses d’Esaü. Elles me pourrissent la vie. Si ça doit être pareil avec les femmes de Jacob, je préfère en finir ! »
Et en parfaite intrigante, elle doit bien susurrer deux mots au père au sujet des épouses si parfaites qu’on trouve au pays de son frère, Laban. Mais on verra ça au chapitre suivant…
C’était la Génèse – 27
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dans ► 1 La Génèse – 1.25 - Mensonges, intrigues et cupidité….
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Coquin de sort !
Une pensée pour le gars qui a dit à sa femme qu'il prenait le vol MH370 et qui, depuis, est bloqué chez sa maîtresse…
Encore merci à Rachel, promue pourvoyeuse officielle de Mot du Jour en période de manque…
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Ma bible au premier degré – Saison 1 – La Genèse
Résumé de l’épisode précédent :
Efficace, le serviteur, un vieux renard ; de la patience, de la jugeote et beau parleur. Le temps d’un aller-retour a Canaan et il ramène Rebecca, la petite nièce d’Abraham. À peine descendue de chameau, la pauvre n’a pas le temps de dire ouf, elle se retrouve dans le lit de la mère d’Isaac. Avec Isaac quand même !
Il ne nous ferait pas comme un transfert l’héritier ?
23 – Des nouvelles de la famille
Pour égayer ses vieux jours, Abraham reprend femme. C’est fou ce qu’ils sont séduisants ces riches patriarches ! On ne sait pas grand chose de Kétura, sinon qu’elle donne six garçons (encore !) à Papy et qu’il devient huit fois grand-père (de petits fils uniquement). Pour le détail des prénoms, tu te reportes au Chapitre 25 de ta Bible habituelle.
Comme on le sait déjà, Abraham lègue tout à Isaac. Il arrose un peu tous les fils de ses concubines (décidément, elles ne savent faire que des gars ces pucelles… À moins que… Rhôôoo… Mais non ! Qu’est-ce que tu vas penser là ?), pour qu’il y ait pas trop de chamailleries au moment du décès puis, pour en être plus sûr, il les reconduit tous à la frontière, du côté de l’Orient.
Les jeunes moutards de Kétura sont oubliés dans la distribution. Mal récompensé de son dévouement, le soleil de l’hiver d’Abraham !
Abraham avale son extrait de naissance à l’âge de cent-soixante quinze ans. Ses fils Isaac et Ismaël en profitent pour l’enterrer près de Sara.
Et Ismaël, le frère adultérin d’Isaac ? Lui aussi n’a que des fils ! (à moins qu’on ne néglige de mentionner la naissance des filles. Il en faut pourtant bien pour abreuver les chameaux et, accessoirement, engendrer des nations !) Ismaël, disais-je a eu douze garçons, qui devinrent bien sûr, comme promis, à la tête d’autant de nations. En face de l’Égypte, à gauche, en allant vers l’Assyrie dit-on…
Pour Isaac et Rebecca, c’est un peu plus compliqué. Rebecca se trouve être stérile (encore une !) On s’en remet donc à la Procréation Spirituellement Assistée et Rebecca se trouve enceinte. Comme souvent en ce cas, s’en résulte une grossesse gémellaire et Rebecca accouche de deux garçons : Esaü, est le premier à montrer sa tête rousse suivi de Jacob.
Deux garçons bien différents. Esaü, un roux avec du poil aux pattes, qu’on imagine athlétique, devient chasseur et bon vivant. Il est de ce fait le préféré d’Isaac. À l’inverse, Jacob un gringalet introverti reste blotti auprès de sa Môman-qui-l’aime.
Voilà qu’un soir Esaü rentre du travail aux champs, vanné, affamé. Ça tombe bien : son frangin est aux fourneaux en train de tourner un roux odorant.
« Steuplé Jacob, j’ai trop la dalle, file moi un peu de ton rata …
Et l’autre, petite teigne vicelarde :
— D’accord grand con. Mais tu me files ton droit d’aînesse.
Pas bien laubé, le Jacob, mais c’est un méchant calculateur intéressé. À l’inverse, Esaü, viveur, les deux pieds bien sur terre agit à l’instinct :
— Tu sais, Jacob, aujourd’hui, c’est le premier jour du reste de ma vie, alors tu sais, le droit d’aînesse, au cimetière on n’en fait pas grand chose…
Et, pour bien te préciser la mentalité du petit frère :
— Jure d’abord que tu me laisses ton droit. C’est seulement après que je te donnerai de mon potage aux lentilles. Voilà pourquoi, depuis ce jour Esaü passe pour le benêt de la famille. Pour moi, ce type, c’est bien le premier de cette saga qui m’inspire de la sympathie.
C’était la Génèse – 25
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dans ► 1 La Génèse – 1.23 Des nouvelles de la famille.
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► Page 1 : Chapitre 23 – Des nouvelles de la famille
► Page 2 : Chapitre 24 – Isaac déménage
Pages: 1· 2
Ma bible au premier degré – Saison 1 – La Genèse
Résumé de l’épisode précédent :
Décès de Sara. La recherche d’une sépulture donne lieu à de subtiles tractations immobilières par lesquelles Abraham devient propriétaire terrien en son pays d’adoption. La mort de son épouse lui donne à réfléchir et, pour organiser sa propre succession il lui faut arranger le mariage de son fils Isaac. C’est un vieux et fidèle serviteur qu’il charge du rabattage de la pucelle adéquate et consanguine. Cet émissaire déniche Rebecca.
22 - De bien courtes fiançailles
Rebecca file raconter l’aventure à la maison. Laban, le frère de Rébecca, assiste de loin à la discussion, mais surtout, il est fasciné par la joncaille qu’arbore désormais sa sœur. Il rapplique en courant, juge vite fait le bonhomme riche et bénéficiant de solides appuis et il confirme la proposition d’hébergement pour l’homme et les chameaux. Le chamelier et toute sa clique reçoivent donc un accueil royal, pédiluve inclus. Avec bien sûr le festin qui s’impose.
Mais avant le bénédicité, l’envoyé d’Abraham (s’il m’avait dit son nom, celui-là, ça m’aurait bigrement simplifié l’épisode !) tient à déballer le message du patron. Il le fait simple :
« Mon boss, c’est Abraham, un VIP very puissant. Il est plein aux as : du bétail, de l’or, de l’argent, des esclaves mâles et femelles, des chameaux et des ânes en pagaille. C’est vraiment un gros bonnet. Tout ça il l’a obtenu grâce à l’appui inconditionnel du Parrain des parrains qui l’a vraiment, mais vraiment, à la bonne. Que je vous dise : Abra, il a un fils que sa pauvre femme avait eu sur le tard. Et bien il lui a tout mis à son nom, tout ! Et il veut le marier, ce fils. Mais comme il ne pourra pas attendre l’invention de Meetic, il m’a chargé de prospecter pour lui une pucelle convenable. Convenable, c'est-à-dire pas une autochtone du pays de Canaan où il habite, non, il veut une fille de son pays à lui et qui lui soit apparentée, une descendante de Térach en somme. Vous commencez à mordre le topo ? Et vous allez voir à quel point il est pistonné, mon Seigneur Abraham ! Cet aprèm’, je fais étape au puits. La première bergère qui passe présente tous les aspects que je recherche : elle puise de l’eau pour moi, elle abreuve mes camélidés (marre de toujours parler des chameaux !). Bref, elle a le Loto dans l’ordre, manque plus que le numéro complémentaire. Et paf ! Elle vient me bonnir qu’elle est la fille du cousin de mon Boss ! Bingo ! Voilà. Vous avez les cartes en main, à vous de voir… ».
Béthuel et Laban, sans même faire semblant de réfléchir lui lâchent un laconique « Bof, si Dieu le veut alors… ». Faux-culs ! Pour sceller le marché l’émissaire déballe ses somptueux cadeaux pour Rebecca, mais aussi de riches présents à papa, maman et frérot. On peut passer à table !
Le lendemain matin, à peine levé, le chamelier est déjà sur le départ :
— Bon, on y va ?
Laban et la maman de la fiancée :
— Calmos ! Y a pas le feu au lac… Laisse-nous encore Rebecca une dizaine de jours, qu’on se fasse à l’idée.
Intraitable, qu’il est l’esclave. Un cœur tendre, comme son patron !
— Le boss il m’a dit de faire l’aller-retour vite fait. Pas question que je lambine.
On appelle donc la fiancée. Elle ne fait pas d’objection à un départ immédiat (on s’abstiendra d’émettre quelque hypothèse sur la rapidité de sa décision…). Le temps de mobiliser sa gouvernante, de recevoir tous les bons vœux de succès et de prospérité de la family, il est temps d’enfourcher les chameaux et le chamelier trace la route.
C’est le soir. Isaac prend le frais dans les champs, il aperçoit une caravane qui arrive. Parmi la caravane, le chameau de Rebecca. Il met genoux à terre. Elle met pied à terre et demande qui est ce type qui vient vers eux. Quand le chamelier lui confirme qu’il s’agit bien de son futur (proche, tu vas voir) elle se hâte de se voiler la face. (C’est à ce genre de manière qu’on reconnait les vierges effarouchées, et tu vas voir, elle n’a pas tort de s’effaroucher, Rebecca…)
Elle a à peine repris contact avec le plancher des vaches chameaux, juste le temps pour l’esclave de résumer le chapitre précédent, voilà Isaac qui s’occupe de la gamine. Il ne perd pas des plombes à débiter les salades d’usage, à se fendre d’un restau chicos, ni à se trouer les tympans dans la dernière boîte à la mode, rien de tout ça. Il l’emmène directement sous sa tente ! Ah non… Excuse, pas sous sa tente mais sous la tente de sa défunte mère. Et c’est dans le lit de sa môman qu’il s’attaque à la virginité de Rebecca, le petit dernier, chouchou de son papa… Oh là là ! Faudrait être le fils de Sigmund Freud et de Françoise Dolto pour interpréter correctement ce verset-là !
C’était la Genèse – 24 (le plus long)
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dans ► 1 La Génèse – 1.22 De bien courtes fiançailles.
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Caricatural (vraiment ?)
Merci Rachel !
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Une mécanique de précision horlogère
Ceci n’est pas un Mot du Jour mais le mécanicien de génie qui arrive à ridiculiser à ce point notre Designer Fou à toute sa place dans notre chronique !
Merci René pour cette contribution originale
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La fatuité qui est la leur
Une nouvelle entrée au répertoire des difformités infligées à notre langue par l’engeance politico-médiatique.
Il leur fallait déjà énoncer systématiquement les deux genres, et surtout prendre bien soin de laisser la priorité au féminin. Outre le fait que cet automatisme leur laisse le temps de la réflexion, ils pensent ainsi se donner des allures de tribun… Et passer pour des féministes convaincus. Faux-culs !
Ils ne veulent maintenant surtout pas que l’on décèle en eux l’accapareur avide ou l’incorrigible égocentrique. Aussi nos bateleurs modernes ont-ils définitivement banni l’usage de l’adjectif possessif.
Mon, ma, deviennent de basses grossièretés. Il semblerait à leurs yeux que le pronom possessif le mien, la mienne, rejette l’infamie de la possession sur le passif objet possédé… Tout en allongeant la durée du discours, ce qui est toujours bon à prendre…
Mon indignation devant cette nouvelle enflure du discours démagogique devient donc l’indignation qui est la mienne.
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Ma bible au premier degré – Saison 1 – La Genèse
Résumé de l’épisode précédent :
Dieu parachève l’endoctrinement d’Abraham. Il le soumet à une épreuve initiatique si cruelle que seul un esprit ayant perdu tout libre arbitre peut accepter de se soumettre : il lui faut égorger et immoler son fils préféré. Dieu fait arrêter cet horrible bizutage à la toute dernière seconde. En récompense pour son allégeance, Abraham reçoit la promesse de destins fabuleux pour toute son innombrable descendance.
21 – Affut à la gazelle
Sara défuncte à l’âge de cent vingt-six ans à Hébron. Pas très loin de Mamré et ses chênes. On sait qu’Abraham aime bien le pays mais il n’est que résident étranger (pour le moment) et il n’a pas de concession au cimetière local. Des voisins sympas lui proposent une petite place dans leur caveau, mais Abraham a le sens de la propriété plutôt développé. Et aussi le sens de la négociation, on l’a déjà vu. Si bien qu’il parvient à acquérir du sieur Heth, en son nom propre et pour pas très cher, un beau bout de terrain arboré avec une caverne propice à la sépulture de Sara.
C’était la Genèse – 23
Abraham se dit que lui non plus n’est pas éternel. Et qu’il serait temps de penser à prendre ses dispositions pour l’avenir de la descendance. Il convoque l’intendant du domaine et en fait son exécuteur testamentaire chargé d’arranger le mariage de son fils.
Son tout premier souci est qu’Isaac n’épouse surtout pas une fille de ce pays de Canaan. Beau geste d’intégration pour un routard qui a été accueilli à bras ouverts ! Isaac – le fils –, devra épouser une fille du pays d’Abraham, – le père – !
Ah, Tonton Georges, ils ne datent pas d’hier « les imbéciles heureux qui sont nés quelque part ! ».
Et qui plus est, pas question qu’Isaac retourne s’installer au pays des ancêtres ; c’est la femme qui devra s’expatrier. Dieu le veut !
« Approche, esclave ! Mets ta main sous ma cuisse (à chaque peuple ses coutumes…) et jure de faire comme ça ! »
L’esclave s’équipe donc de tout ce qu’il faut pour faire la cour à une vraie jeune fille : dix chameaux, une panoplie de chez Cartier et la Carte Gold de son seigneur (avec le code) puis il prend la route vers Nachor, en Mésopotamie.
Ils ont un truc infaillible pour pécho à cette époque. Suffit de te poster près d’un point d’eau, tout comme un lion prédateur, et de sagement attendre la gazelle. Pour tromper l’attente, le lion, il se fait des paris : « La première qui passe et qui accepte de me faire boire et, tant qu’à faire, qui tire l’eau pour mes chameaux, celle-là, ça sera la bonne ! »
Pari gagné ! La première cruche qui passe remplit tous les critères (et les chameaux). Mission accomplie qu’il pense, l’émissaire. Et, pour assurer le coup, il fait briller anneau et lourds bracelets en jonc véritable. Ce premier contact réussi sans râteau, l’esclave pousse ses pions :
« Dis-moi, ma fille, qui c’est, ton père ? Tu crois qu’il nous laisserait passer la noye chez vous, mes chameaux et moi ? »
Et Rebecca (C’est bien d’elle qu’il s’agit. J’ai la bonté de te le dire, puisque l’autre mufle ne s’est ni présenté, ni ne lui a demandé son prénom) et Rebecca, donc, de déballer son arbre généalogique. Là encore, bonne surprise pour le chamelier : il s’agit en fait d’une petite cousine du promis. Va être content le patron qui aime bien que ça ne sorte pas de la famille ! Et de plus, il y a de la place à la ferme-auberge ! Merci mon Dieu, ça se goupille pas trop mal !
C’était la Genèse – 24 à 24.27
À défaut de Colette Renard, c’est Georges Brassens qui vient aujourd’hui illustrer le Chapitre du Jour…
Cet article a été ajouté à la version livre (en pdf) de ► Ma Bible au premier degré
dans ► 1 La Génèse – 1.21 Affut à la gazelle.
Les liens vers Les séries de Guy (en pdf) sont dans la colonne de droite de cette page.
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Quel cinéma !
C’est tout à fait par hasard que j’avais assisté en direct à la télévision à la toute première sortie des nouveaux ministres de l’Élysée. On installe des gradins mobiles dans la cour du Palais, tout comme sur le littoral niçois au moment du Carnaval. Une foule de journalistes y est parquée sous la surveillance d’un cerbère aux allures de videur de boîte de nuit. Les ministres font monter le suspens en déambulant comme tout naturellement à l’intérieur du bâtiment, de droite à gauche et de gauche à droite d’un pas suffisamment affairé pour qu’on les imagine préoccupés par l’avenir de la planète, mais pas trop vite quand même, qu’on ait le temps de les apercevoir, voire de les reconnaître.
Puis, quand on a assez joué de l’impatience du public, la véritable sortie commence. Ils s’égrènent un par un, marquent un temps d’hésitation, comme éblouis par d’imaginaires spotlights avant de descendre élégamment le perron. Ils traversent alors la cour, à la toute juste bonne distance des gradins pour que les interpellations des journalistes s’apparentent à des vivas, mais suffisamment loin pour que leurs courtes réponses préfabriquées ne soient qu’à peine audibles. Les plus cabots vont jusqu’à se détourner de leur droit chemin pour offrir leur meilleur profil aux caméras. La scène en était grotesque, à ce point surjouée !
Ce matin, un chroniqueur politique à résumé cette longue description en cette image succincte :
« La différence entre le Festival de Cannes et la sortie du Conseil des Ministres, c’est qu’à l’Élysée on descend les marches avant d’avoir tourné le film ».
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Incorrigible !
C’est d’une oreille égrillarde que j’ai écouté les habitantes des environs de Barcelonnette venir détailler à la télévision leur état d’émotion au ressenti de la secousse, si puissante qu’elle faisait tanguer le lit ! Elle m’ont mis cette rengaine en tête pour le reste de la journée.
« La grande secousse, et le fameux petit frisson ! »
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