Après avoir voté au Touquet le 7 mai 2017 en fin de matinée, Emmanuel Macron a pris la route pour Paris. Il s’est rendu dans l’après-midi à son QG de campagne, mille mètres carrés sur trois
étages d’un immeuble moderne de la rue de l’Abbé-Groult, dans le 15e arrondissement de Paris. C’est ici qu’il a découvert les résultats du second tour, comme il l’avait fait lors du premier tour.
Ce dimanche 7 mai 2017 à 20 heures, la France connaît enfin le visage du nouveau président de la République. Après avoir rassemblé 24,01 % des voix au premier tour, le candidat d’En Marche ! Emmanuel Macron a reçu le soutien de la classe politique traditionnelle, depuis Les Républicains jusqu’au Parti socialiste et même des communistes, faisant de lui le favori de ce scrutin. Face à lui, la candidate d’extrême-droite Marine Le Pen, qui accède au second tour quinze ans après son père, a réalisé le score de 21,30 % au premier tour et a reçu le soutien du leader de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan (4,7 % au premier tour). Arrivé au Louvre, Emmanuel Macron a contourné la pyramide sur une démarche mitterrandienne avec l’hymne européen. À la tribune, il a commencé par remercier ses troupes : « Merci d’être
là de vous être battu avec courage et bienveillance, parce que oui ce soir vous l’avez emporté, la France l’a emporté ». « Vous m’avez fait confiance. Cette confiance elle m’oblige et j’en suis désormais le dépositaire ». Le président élu a voulu avoir un mot pour ceux qui ont voté pour lui sans adhérer à son projet, mais pour faire barrage au Front national. « Vous vous êtes engagés et je sais qu’il ne s’agit pas là d’un blanc-seing. Je veux avoir un mot pour les Français qui ont voté pour défendre la République face à l’extrémisme mais je sais nos désaccords et je respecterai mes engagements pris, je protégerai la République », a-t-il assuré. « Ils ont exprimé une colère, un désarroi, je les respecte mais je ferai tout pendant les 5 années qui viennent pour qu’il n’y ait plus aucune raison de voter pour les extrêmes ». « Je vous servirai avec amour », a-t-il conclu.
Emmanuel Macron a été élu, le dimanche 7 mai 2017, président de la République en battant largement la candidate d’extrême-droite Marine Le Pen. À 20 heures, des cris de joie et une marée de drapeaux tricolores ont accueilli l’annonce de sa victoire. « On
a gagné ! » : les partisans du candidat En marche ! réunis dimanche soir sur l’esplanade du Louvre, dans le centre de Paris, sous un ciel gris, exultent lorsque les écrans affichent l’image de leur champion.
Marine Le Pen, candidate du Front national (FN) à l’élection présidentielle 2017, et son nouvel allié Nicolas Dupont-Aignan, président du parti Debout la France (DLF), ont tenu le 1er mai 2017 au parc des expositions de Villepinte (Seine Saint-Denis) un meeting devant plusieurs milliers de personnes. C’est Nicolas Dupont-Aignan, fraîchement rallié à la candidature
de la présidente « en congé » du FN, qui a pris la parole le premier, sous les ovations. Le député de Debout la France, dont Marine Le Pen souhaite, en cas d’élection, faire son premier ministre, a commencé par justifier son soutien très controversé. Marine Le Pen a pour sa part lancé une multitude d’attaques contre Emmanuel Macron, traité de « fêtard de la Rotonde ».
French presidential election candidate for the far-right Front National (FN) party Marine Le Pen (R), flanked by former French presidential election candidate for the right-wing Debout la France (DLF) party Nicolas Dupont-Aignan (L), delivers a speech during a rally at the Parc des Expositions in Villepinte, on May 1, 2017.
Contrôle des sacs, filtrage des accès aux bureaux de vote… Trois jours après l’attentat sur les Champs-Elysées, un « dispositif dense de sécurisation » des bureaux de vote était déployé ce dimanche 23 avril 2017 à Paris. La préfecture de police avait prévu ce dispositif qui s’appuyait sur les patrouilles des commissariats ou de l’unité de sécurisation opérationnelle de la capitale (Usoc) ainsi que sur les patrouilles militaires de l’opération Sentinelle, dont les missions ont été spécifiquement réorientées pour les quatre dimanches d’élection (présidentielle et législatives). La préfecture de police s’appuyait aussi sur la vidéosurveillance. Mais le préfet de police a également appelé à la vigilance les maires d’arrondissement et présidents de bureau de vote — comme partout en Ile-de-France — pour ce qui concerne la « sûreté interne des bureaux de vote » et leurs accès. Filtrage et contrôle visuel des personnes et du contenu des sacs à l’entrée, condamnation des accès non indispen-
sables pour les opérations électorales, gestion des files d’attente qui devaient être « positionnées à l’intérieur des sites et à l’écart de la voie publique », faisaient partie des consignes émises. À la suite des demandes exprimées par ces élus, la Ville avait d’abord décidé de sécuriser 191 bureaux de vote sur 896. Mais depuis le début de la semaine, alors que les maires de droite ont interpellé la maire de Paris sur le plan de sécurisation qu’ils jugeaient « insuffisant », le dispositif est monté en puissance avant même l’attentat de jeudi soir sur les Champs-Elysées. Il a finalement été étendu à 400 bureaux de vote ce vendredi. « Toutes les demandes exprimées par les maires ont été validées », insiste-t-on à la Ville de Paris. Huit cents agents de sociétés privées assermentées par le ministère de l’Intérieur et cent cinquante agents de la direction de la prévention de la sécurité et de la protection de la ville seront mobilisés à l’entrée des sites désignés par les maires d’arrondissement.
François Fillon, candidat de la droite pour la Présidentielle, a voté à Paris, le 23 avril 2017 peu avant midi, dans la mairie du VIIe arrondissement, pour le premier tour de l’élection présidentielle. Après avoir patienté pendant quelques minutes dans la file d’attente, le prétendant LR à l’Elysée et député de la capitale a glissé un bulletin dans l’urne. Celle-ci avait été placée sous haute protection, dans un contexte de menace terroriste pesant également
sur les candidats. Vainqueur triomphal de la primaire de droite, l’ancien Premier ministre a été grandement fragilisé par les affaires judiciaires, après la révélation fin janvier par Le Canard enchaîné de l’emploi souçonné fictif de son épouse comme collaboratrice parlementaire, pour lequel la justice l’a mis en examen. Pour sa part, Pénélope Fillon avait voté à 8 h 15 à Solesmes dans la Sarthe avec deux de ses enfants.
French presidential election candidate for the right-wing Les Republicains (LR) party Francois Fillon enters to vote at a polling station in Paris, on April 23, 2017, during the first round of the presidential election.
À quelques heures du premier tour des élections présidentielles, la guerre des affiches de campagne bat son plein dans la capitale, où les surfaces disponibles sont rares et suscitent une forte concurrence entre les différents partis. On les trouve donc sur les panneaux d’affichage public où elles sont parfaitement autorisées, mais surtout sur des espaces interdits à l’affichage publicitaire tels des pans de mur privés, des réverbères, des tableaux électriques, le mobilier urbain. À l’heure où la campagne est de plus en plus virtuelle, l’affichage des partis ne sert plus vraiment à informer. « C’est davantage une manière pour les militants de marquer leur territoire et d’indiquer à leurs adversaires leur puissance », estime la députée Catherine Troallic (PS). La loi interdit tout affichage à caractère électoral en dehors des panneaux, et les contrevenants s’exposent à des amendes. Le passage des militants de François Asselineau, placardant les voies de Charleville-Mézières tous azimuts, déclenche l’indignation de Salah Chaouchi, le Monsieur Propre de la ville. « Ce n’est pas parce qu’on est candidat qu’il faut souiller notre ville ! » Coût de l’amende pour le candidat Asselineau : 905 €.
« Nous appliquons le principe pollueur-payeur, sans distinction entre les partis» , précise l’élu. Même principe à Lille (Nord), où la mairie socialiste a décidé de faire payer les partis des candidats placardés sur ces affiches sauvages. A Montpellier, on croule aussi sous l’affichage sauvage ! « 8 000 affiches électorales ont déjà été retirées. Et 320 tags à caractère politique », explique-t-on à Montpellier Métropole. La capitale n’est pas épargnée par les candidats en mal de visibilité. Cependant, ils n’y sont pas poursuivis. Par « respect pour la vitalité démocratique », dit-on à la Ville. Paris appelle les partis à ne pas recouvrir le mobilier urbain, ni les palissades des chantiers, mais « ne peut pas être derrière chaque colleur ». Les services de la voirie sont davantage préoccupés par les marques qui polluent les rues. Un « fléau » pour certains quartiers, où les enseignes placardent les murs et taguent les trottoirs. Cet affichage sauvage équivaut à de vraies campagnes de publicité, effectuées à très bas coût pour les entreprises. Le budget annuel de nettoyage pour la capitale est de 145 000 € pour retirer ces campagnes éphémères, affichage politique compris.
Campaign posters are seen torn and covered up in the streets of Paris, France on April 22, 2017, the eve of the first round of the election.
À 24 heures du meeting de Marine Le Pen au Zénith de la Villette, environ 400 personnes ont manifesté le dimanche 16 avril 2017 contre cette réunion. Parti d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), le cortège a achevé son parcours à la mairie du XIXe arrondissement de Paris vers 17 h. Des heurts ont éclaté vers 16 h aux abords du parc de la Villette
quand des manifestants vêtus de noir et le visage masqué ont lancé des fumigènes et projectiles sur les forces de l’ordre, qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes. Ces incidents ont eu lieu non loin du Zénith, où Marine Le Pen, candidate FN à la présidentielle, doit tenir un meeting le 17 avril 2017.
People take part in a demonstration against the Front National on April 16, 2017 in Aubervilliers, outside Paris, on the eve of a campaign meeting of French presidential election candidate for the far-right Front National (FN) party that is to take place at the nearby Zenith venue in Paris.
Une centaine de taxis ont manifesté le samedi 15 avril 2017 à Paris pour défendre leur profession avant de déposer symboliquement devant le ministère des Transports leurs « lumineux », qui signalent en vert et rouge leur disponibilité. Rassemblés à partir de 10 h place Maillot dans l’ouest de la capitale à l’appel du syndicat SUD-taxi, ils ont convergé très lentement vers le ministère, boulevard Saint-Germain dans l’après-midi dans un concert de klaxons et une ambiance bon enfant, sous haute escorte policière, en s’arrêtant à de nombreuses reprises.
Le syndicat dénonce le non respect de la loi Thévenoud de 2014 régulant l’activité du transport de personnes, notamment le respect du monopole des taxis pour la « maraude », dont il exige « l’application ferme et immédiate ». Il réclame également la mise en oeuvre d’un fonds de garantie annoncé en avril 2016 par le gouvernement pour compenser la chute de la valeur des licences, face au développement des VTC (voiture de transport avec chauffeur). Faute de réponses satisfaisantes, le mouvement de samedi pourrait laisser la place à des « blocages durs », notamment autour des gares et aéroports.
Taxi drivers hold their taxi lights during a protest outside the office of Transportation Ministry on Boulevard Saint-Germain in Paris, France on April, 15, 2017.
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées le 8 avril 2017 place Joffre, à Paris, avant d’entamer une marche en direction de la Place Vauban devant les Invalides, en soutien au mouvement social en Guyane. Un territoire d’outre-mer où la colère ne cesse de monter. Après plusieurs semaines de grève et de blocage, le mouvement social d’une ampleur inégalée est amené à se poursuivre après le
refus, le 3 avril 2017, du gouvernement de débloquer la somme de 2,5 milliards d’euros. Une manifestation importante a eu lieu sans issue favorable et des manifestants sont allés occuper le centre spatial pour affirmer leur « détermination » à obtenir les moyens financiers réclamés à l’État pour rattraper des décennies de sous-investissements, selon leur porte-parole.
Protesters rally in Paris on April 8, 2017 to demonstrate their solidarity toward French Guiana.
Plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées, dimanche 2 avril à Paris, pour exiger « justice » et « vérité » après la mort de Liu Shaoyao, un père de famille chinois de 56 ans, tué le dimanche 26 mars à son domicile du 19e arrondissement par le tir d’un policier. Au milieu de banderoles « Vérité justice, dignité » et d’affiches « J’aime la France », « Pour la paix, la justice ! Contre la violence », les manifestants, roses blanches à la main, se sont retrouvés sur la place de la République pour « un rassemblement de recueillement » à l’appel de plusieurs associations de la com-
munauté chinoise. Les manifestants ont observé une minute de silence au pied de la statue au centre de la place, où avait été tendue une banderole avec la mention « Police assassin, on veut la justice » et la photo de la victime. « Nous voulons faire pression et soutenir la famille pour rétablir la vérité et lutter contre les violences policières », a expliqué Sacha Lin Jung, de l’association Chinois résidant en France, qui a co-organisé le rassemblement.
A memorial for Shaoyao Liu, a 56-year-old father killed by police last week, turns into a violent clash between Chinese protesters and police on April 2, 2017 near Place de la Republique.
Les organisations CAPJPO-EuroPalestine et Droits Devant ont appelé à manifester le 1er avril 2017 à Paris pour « célébrer la résistance palestinienne à l’occupation et à la colonisation de l’occupant israélien » et « exiger des sanctions » contre l’État hébreu. La mobilisation s’est déroulé sur la place du Châtelet, où quelques centaines de manifestants pro-palestiniens ont déployé des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Non à la collaboration avec l’occupant israélien ». À quelques mètres du rassemblement, des contre-manifestants,
tenus à l’écart par un important dispositif policier, ont scandé des slogans hostiles au mouvement Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS), qui prône notamment le boycott des produits israéliens afin de protester contre la politique de colonisation menée par l’État hébreu en Cisjordanie. La maire de Paris, Anne Hidalgo, avait appelé à interdire la tenue du rassemblement pro-palestinien, assurant que celui-ci reprenait « les pires clichés antisémites » et constituait une menace de « troubles à l’ordre public ».
A man speaks to police officers as both supporters and opponents of the Israeli occupation of formerly Palestinian land gather at Place du Chatelet to demonstrate on April 1, 2017 in Paris, France.
Ils étaient plusieurs milliers en marche dans Paris « pour la justice et la dignité » ce dimanche 19 mars 2017. Leur objectif : dénoncer les violences policières, à cinq semaines de la présidentielle et un mois et demi après le déclenchement de l’affaire Théo, du nom de ce jeune homme dont l’interpellation brutale a provoqué d’importantes manifestations en février. C’était la deuxième fois, après octobre 2015, que cette marche, à l’initiative de familles de victimes, était organisée dans la capitale. Mais au lendemain de l’agression de militaires à l’aéroport d’Orly,
un important dispositif de sécurité a été mis en place. Parti de la place de la Nation à 14 h, le cortège s’est rendu place de la République, pour assister à un concert de 18 h à minuit. À l’arrière du cortège, plusieurs centaines de personnes portant capuches, cache-nez et lunettes noires ont tiré des fumigènes de façon sporadique. Quelques vitrines d’établissements bancaires ont été cassées, tandis que des projectiles, dont des cocktails molotov, ont été lancés sur des représentants des forces de l’ordre, qui ont répliqué avec des grenades lacrymogènes.
People take part in a demonstration called by the families of the victims of alleged police brutality, LDH, the Mrap, CGT and FSU against police brutality, discrimination and racism in Paris on March 19, 2017.
Le 18 mars à 14 heures, la France insoumise, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, a lancé à Paris une marche pour la VIe République place de la Bastille, avec pour destination la place de la République. D’après les organisateurs de l’événement, quelque 130 000 personnes ont rejoint la manifestation de l’ex-leader du Front de gauche. Thème phare du programme de Jean-Luc Mélenchon, la VIe République qu’il se propose d’instaurer aurait pour effet d’abolir
« la monarchie présidentielle ». Dans son programme, le candidat explique : « Je voudrais être le dernier président de la Ve République et rentrer chez moi sitôt qu’une Assemblée constituante [aura été élue] ». Ce rassemblement a lieu presque cinq ans jour pour jour après la manifestation organisée au même endroit en 2012 lors de laquelle Jean-Luc Mélenchon, déjà candidat à la présidentielle, était parvenu à réunir 120 000 personnes.
French presidential election candidate for the far-left coalition La France insoumise Jean-Luc Melenchon (R) arrives to delivers speech after he took part in the Marche pour la VI Republique (March for the 6th Republic) called by the far-left coalition La France insoumise on March 18, 2017 in Paris.
Plusieurs milliers de manifestants se sont réunis le dimanche 5 mars 2017, sous une pluie battante, place du Trocadéro à Paris où était organisé le rassemblement de soutien à François Fillon, candidat de la droite à la présidentielle. C’est par un mea culpa que l’ancien premier ministre a entamé son allocution d’une demi-heure durant laquelle il a modéré ses attaques sur la justice. « Je vous dois des excuses dont celle de devoir défendre devant vous mon honneur et celui de mon épou-
se », a-t-il débuté. « C’est par ma faute que le projet auquel je crois rencontre autant d’obstacles », a-t-il dit aussi en évoquant le recrutement de sa femme et ses « hésitations sur la manière de vous en parler ».
A l’issue d’une Marseillaise qui s’est déroulée sous le soleil revenu, Penelope Fillon est montée sur scène, un drapeau bleu-blanc-rouge à la main pour s’afficher aux côtés de son mari.
French presidential election candidate for the right-wing Les Republicains (LR) party Francois Fillon gives a speech during a rally at the Place du Trocadero, in Paris, on March 5, 2017. Embattled French conservative Francois Fillon told supporters to never give up the fight as he strives to stay in the presidential election race amid an expenses scandal. Fillon, who is to be charged over claims he gave his wife and children highly-paid fake parliamentary jobs, told the rain-drenched crowd he had been attacked by everyone in the campaign.